L’Union Africaine et la Commission du Bassin du lac Tchad signeront un Accord ce 16 octobre 2015 à Addis-Abeba.

L’opérationnalisation de la Force multinationale mixte va enfin avancer d’un pouce. Le Commissaire paix et sécurité de l’Union africaine Smail Chergui, a annoncé ce lundi 12 octobre 2015, la signature d’un Accord entre la Commission du Bassin du lac Tchad (Cblt) et l’Ua. Si les modalités de ce contrat ne sont pas encore connues, il s’agit selon l’émissaire de l’Ua, d’une contribution significative :

«Je voudrais réaffirmer le soutien de l’Union Africaine dans l’éradication de la secte Boko Haram. La signature le 16 octobre à Addis-Abeba prochain d’un Accord entre l’Union africaine et la Commission du bassin du lac Tchad est relatif à la contribution de l’Union Africaine pour l’opérationnalisation de la Force multinationale Mixte dans la lutte contre ce fléau», a déclaré Smail Chergui.

Outre la signature de cet accord, l’Union Africaine pose un acte qui va au-delà de ses sempiternelles condamnations des attaques de la bande à Shékau. En effet, ce 16 octobre 2015 est également prévu un don en matériels à de la Force multinationale mixte (Fmm). Il s’agit de matériels de communication de l’Ua auparavant stockés à Bangui. Ces derniers seront acheminés à Ndjamena «pour doter la Fmm de moyens de commandement, de liaison, de contrôles et de coordination opérationnelle», affirme le Commissaire Paix et sécurité de l’Ua.

Du matériau qui devrait notamment aider l’Etat-major de la force et sur le plan du renseignement, la cellule de coordination et de liaison où sont représentés entre autres pays le Tchad, le Niger, la France, les Etats unies et le Cameroun. Ladite cellule est de fait chargée de centraliser tous les renseignements qui sont glanés par les pays en guerre contre Boko Haram avant de les redistribuer aux combattants sur le terrain.

A quand l’opérationnalisation ?

Alors que les attentats-suicides du groupe Etat islamique en Afrique de l’Ouest (Boko Haram) vont crescendo, l’on se demande toujours à quand l’opérationnalisation de la Fmm ? Le Président nigérian en visite au Cameroun en juillet dernier, avait pronostiqué l’entame du mois d’août. Avant lui, le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, tablait sur le mois d’avril comme délai d’examen du dossier de la Fmm par le Conseil de sécurité des Nations Unies. Une étape qui jusqu’à présent, n’a pas encore été franchie.

Pour Raoul Sumo, expert en questions de sécurité et de défense, quoique la signature de cet accord entre la Cblt et l’Ua se pose comme un «pas de plus», il est clair que le processus d’opérationnalisation de la force «ne va pas assez vite». Les raisons de cette lenteur sont «la volonté politique, notamment des divergences sur les modalités, et des obstacles juridiques», selon l’expert. L’on sait par exemple que le président nigérian Muhammadu Buhari, n’a jamais applaudi le projet de Force multinationale mixte.