L'imprimerie Moore Paragon Camerun est devenue l'ombre d'elle-même. Cette entreprise qui fut l'une des nombreuses que possédait le milliardaire Samuel Foyou est en faillite.
Ce jeudi 03 novembre, la Direction Générale des Impôts (DGI) a annoncé que les équipements de cette imprimerie seront vendus, dans le cadre d'un processus de recouvrement.
"Il est porté à la connaissance du public que madame le receveur des Impôts des moyennes entreprises (CIME) du Littoral extérieur porteuse de contraintes et agissant sur autorisation de monsieur le directeur général des Impôts, par décision N° 029/DGI/DRVFC/SDR/SSOC du 26/10/2022, procèdera le lundi 21 novembre 2022 à 8 heures précises à Bonabéri à la vente aux enchères publiques des biens appartenant à la société Moore Paragon Cameroun", a écrit la DGI dans un communiqué qu'a pu consulter la rédaction de CamerounWeb.
Originaire de l'ouest du Cameroun plus précisément du village Batié dans le département des Haut-Plateaux, Samuel Foyou est un homme d'affaires et industriel camerounais qui fait partie des 10 plus grandes fortunes 2019 d'Afrique noire francophone, selon le magazine Forbes. Il a fait fortune au travers d’activités commerciales au Congo et en Angola.
En plus dix ans, le patron camerounais de 63 ans s’est imposé sur la scène économique locale. « Dès 2000, il s’est mis à acheter des usines, une manière d’apprendre le métier d’industriel », se souvient un ancien collaborateur. En quelques années Sotrasel (sel), Plasticam (plastique et cartonnerie), Moore Paragon (imprimerie), Fermencam (spiritueux) et Unalor (allumettes et bougies) viennent progressivement grossir son portefeuille d’entreprises constitué à l’origine d’une émaillerie (aujourd’hui disparue), d’une menuiserie industrielle et d’entreprises d’import-export au Congo et en Angola. En 2012, il lance la Biscuiterie Samuel Foyou (BSF). Il possède également un hôtel au Cap, en Afrique du Sud.
Dans les milieux économiques de Douala, ses avoirs dans les banques locales sont évalués à une trentaine de milliards de F CFA. « Lorsqu’il rachète Plasticam au groupe Rossmann en 2001, ses partenaires, étonnés de recevoir le chèque de 7 milliards de F CFA dès le lendemain, ont regretté de n’avoir pas placé la barre plus haut », commente un ancien collaborateur.
L’autre force de Samuel Foyou, c’est son flair. Modeste tailleur à ses débuts, il fait ses premières armes dans les affaires à partir de la fin des années 1970, explorant les opportunités en Centrafrique puis dans l’ex-Zaïre avant de s’établir à Brazzaville au milieu des années 1980. C’est le début d’une fortune colossale.