La 6ème promotion des élèves-professeurs de l’Ecole Normale Supérieure de Maroua est sur le terrain depuis le 22 janvier 2016. Les 1 607 étudiants ont reçu leur parchemin ce jour-là, lors d’une cérémonie organisée dans l’enceinte de l’ancien Collège de l’Espoir, en l’absence très remarquée du Ministre l’Enseignement Supérieur, Chancelier des Ordres académiques, Jacques Fame Ndongo.

  «C’est pour la 5ème fois consécutive que cette absence se fait remarquer», indique le quotidien Mutations en kiosque mardi 26 janvier 2016. En effet, la seule et unique fois que le ministre Jacques Fame Ndongo a présidé à la sortie solennelle des lauréats de l’ENS de Maroua remonte au 10 décembre 2010. C’était la toute première promotion de cette école créée par décret présidentiel n° 2008/282 du 09 août 2008.

Et depuis, plus rien. Il s’est toujours fait représenter à toutes les autres cérémonies.   Pendant que certains de ses collaborateurs à l’Université de Maroua justifient cette absence par un agenda «éternellement» surchargé et le problème d’insécurité, d’autres par contre en sont frustrés, surtout les étudiants. Ces derniers en veulent ouvertement à leur ministre, et ne sont pas les seuls, indique Mutations. Les nombreux faux bonds de Jacques Fame Ndongo exaspèrent également l’élite administrative et politique de la région.

Il se dit en haut lieu que dans le contexte sécuritaire préoccupant que connait la région de l’Extrême-Nord, c’est l’occasion pour le ministre d’effectuer le déplacement de Maroua et d’apporter du réconfort aux étudiants et montrer sa solidarité aux populations de la région. Ceci étant donné que «parmi les victimes des attentats-kamikazes enregistrés à Maroua, il y avait aussi des étudiants», indique une élite.   Une autre, sous anonymat, a déclaré dans les colonnes du journal que «Jacque Fame Ndongo n’a jamais porté le septentrion dans son cœur.

A l’ouverture de cette école normale en août 2008, il était monté au créneau pour dire que les Nordistes n’avaient pas d’intellectuels pour dispenser les cours. Et que même s’il y en avait assez, ceux qu’ils formeraient n’auront pas de niveau». A en croire Mutations, les étudiants de l’ENS de Maroua crient à la discrimination, tant ils voient leur ministre présider des cérémonies similaires sous d’autres cieux au Cameroun.     Onana N. Aaron