La famille présidentielle est encore au cœur d’une histoire de mœurs. Cette fois-ci, il s’agit d’un pasteur que la belle-mère de Chantal Biya accuse d’avoir placé des mauvais esprits dans son corps lors des séances de prières qu’ils faisaient ensemble. Dépassé par les intimidations et les menaces de mort, l’homme de Dieu écrit à Paul Biya.

Il dit tout ce qui suit, relayé par le journaliste Boris Bertolt : « excellence monsieur le président de la République, je me nomme Eugène Narcisse Tessa, je suis un homme de Dieu exerçant depuis treize (13) ans comme pasteur. En fin 2020 alors que je tenais un programme évangélique à Yaoundé dans l'église d'un confrère, dame Betty Gotschmann Thomas qui fut touchée par mon message s'est dirigé vers moi afin de m'expliquer ses problèmes d'ordre spirituel à savoir l'oppression démoniaque.

Elle nous a par la suite invité à venir prier chez elle. Mon confrère et moi avons honoré à son invitation. Au lieu d'être conduit dans un domicile privé, nous avons à notre grande surprise été déposés à l'hôtel Hilton où nous avons été conduits dans une suite présidentielle où dame Betty nous attendait pour ensuite nous relater en détail tous les maux spirituels la concernant.

Nous priâmes pour dame Betty qui se sentait soulagée de ses maux nous fit des aumônes. Elle a par ailleurs témoigné sa guérison dans nos différentes assemblées en rendant grâce à Dieu pour sa guérison et racontait à cœur joie comment tout allait mieux dans sa vie. C'est après cela qu'elle me fit comprendre qu'elle était de la famille présidentielle plus précisément la belle-mère de la première dame Chantal Biya.

Il y a quelques mois, j'ai commencé à la sentir réticente. Lorsque je l'ai questionnée au sujet de son attitude, elle me fit comprendre que les gens lui auraient dit que je suis un sorcier et que ce ne sont pas les prières que je lui fais mais plutôt des envoûtements. Je lui ai donc fait savoir que dans ce cas j'arrêtais de prier avec elle puisqu'elle ne croyait plus à la sincérité de mon sacerdoce.

C'est suite à cela qu'elle s'est retournée contre moi affirmant que ma décision confirme ma culpabilité au sujet du caractère malsain de mes prières. Dès cet instant, j'ai commencé à être victime des menaces téléphoniques et cybernétiques jour et nuit dans lesquels dame Betty promettait de m'envoyer à la prison à vie, allant jusqu'à me promettre la mort.

Elle me rappelle sans cesse qu'elle est une haute personnalité dans ce pays, qu'elle peut agir comme elle veut car ma famille et moi sommes pauvres et que nous n'aurions même pas d'argent pour prendre un avocat quand elle me jettera en prison. Elle me dit comment elle va appeler la première dame pour qu'elle me fasse arrêter. Depuis presque un an, mon épouse et moi sommes continuellement victimes de harcèlement de sa part.

Ses menaces seront mises à exécution le vendredi 24 mars 2023 lors d'un programme d'évangélisation. Vers 18 heures, je verrai deux (02) jeunes hommes avancer vers moi devant la porte de l'église, se présentant comme officier de police m'adressant une photocopie périmée d'un mandat d'amener datant de 2022 en me demandant de les suivre.

J'ai refusé d'obtempérer car le mandat adressé à moi n'était plus valide. J'exigeai qu'on me délivre une convocation valide à laquelle j'honorerais comme tout citoyen républicain. Ils m'ont fait comprendre que dame Betty Gotschmann Thomas avait porté plainte contre moi pour pratique de sorcellerie et abus de confiance depuis 2022 et que j'étais recherché.

Dame Betty me réclame la reprise des esprits que j'aurais prétendument déposés sur son corps. Requête à laquelle je ne peux donner une suite favorable car je ne travaille pas avec des esprits. Comme tout clergé digne de foi en Jésus-Christ, je prie sur les malades au nom du Seigneur et ceux- ci sont délivrés par la puissance du Saint-Esprit.

Ainsi, au regard de ces circonstances exceptionnelles, je vous prie son excellence monsieur le président de bien vouloir instruire à la plaignante de qui je subis sans cesse des menaces verbales me promettant de faire usage du lien familial qui vous lie afin de me voir passer le restant de mes jours derrière les barreaux, et plus grave encore les menaces de mort, de bien vouloir retirer sa plainte et me permettre d'exercer sur plusieurs autres croyants le ministère que j'ai reçu du Seigneur Jésus-Christ.

En outre monsieur le président, au regard de toutes ces menaces dont je détiens les preuves tangibles, je voudrais faire savoir que si jamais malheur m'arrive que dame Betty Gotschmann soit tenue pour responsable. Je vous remercie par avance pour votre soutien durant cette période pénible pour ma famille et moi ainsi que pour l'assemblée dont je suis le Bergé leader, et, vous prie d'agréer, cher monsieur le président, mes salutations distinguées ».