Un forum organisé lundi à Maroua par le Minepat en partenariat avec le Pnud pour explorer les opportunités d’emploi et de création d’entreprises dans la région.
Le taux de sous-emploi en milieu jeune au Cameroun se chiffre encore à 85%, selon des données du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD). Pour l’instant, la quasi-totalité des emplois disponibles relèvent du secteur informel, soit 90%, malgré les mesures prises par le gouvernement pour promouvoir la création de PME.
Une telle situation, en plus de plomber le bien-être des populations et la croissance économique, s’avère propice à la prolifération du groupe terroriste Boko Haram dont les principales recrues sont des jeunes sans emplois.
Quelles sont aujourd’hui les contraintes auxquelles les jeunes de l’Extrême-Nord font face pour acquérir, trouver des emplois ou créer des entreprises ? Quelles sont les opportunités d’emplois qui s’offrent à eux ? Quels sont les mécanismes pour y accéder ? C’est tout l’enjeu du forum sur la formation et l’emploi des jeunes dans la région de l’Extrême-Nord organisé par le ministère de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire (Minepat) en partenariat avec le PNUD lundi à Maroua.
Cette plateforme d’échanges entre acteurs économiques vise à ressortir les axes prioritaires de création d’emplois et d’entreprises pour et par les jeunes des régions septentrionales en général et de l’Extrême-Nord en particulier.
Mais avant, il a été question d’évaluer l’offre de formation professionnelle dans la région en identifiant les contraintes et les opportunités pour l’emploi et la création des PME.
Pour ce qui est des contraintes, Ibrahim Djara, président régional du Conseil national de la jeunesse du Cameroun pour l’Extrême-Nord, accuse le manque d’initiatives des jeunes. « Nous avons pourtant les capacités intellectuelles et physiques pour développer nos activités. Pour cela, il faut que le jeune de l’Extrême-Nord transcende sa fixation d’entrer à la Fonction publique », a-t-il affirmé.
Un choix qui semble prometteur vu qu’Ibrahim Djara emploie aujourd’hui huit jeunes dans sa plantation d’oignons et envisage de produire du mil sur plusieurs hectares. Selon les experts du forum, d’autres opportunités se nichent dans la pêche, l’élevage, le tourisme et l’artisanat.
Le forum a également été l’occasion pour les jeunes de s’imprégner de la politique gouvernementale en matière d’emplois, ainsi que des mécanismes de montage et de financement des projets.
Pour la représentante-résidente du PNUD, Najat Rochdi, d’ici quatre mois, les résultats de cet échange entre acteurs vont se traduire en programmes concrets. En effet, le forum s’inscrit dans le cadre du projet d’urgence du PNUD pour le renforcement des mécanismes de prévention des crises et le développement inclusif à l’Extrême-Nord.
Il vise à mettre en place une plateforme de dialogue et une stratégie de développement permettant de résorber les effets des crises auxquelles la région est confrontée.