Actualités of Wednesday, 1 November 2017

Source: cameroon-info.net

Faune: 18 000 éléphants tués en moins de dix ans

Le Cameroun est le pays qui présente les chiffres les plus alarmants Le Cameroun est le pays qui présente les chiffres les plus alarmants

Cette révélation du Fonds Mondial pour la protection de la Nature (WWF) a été faite au cours d’une conférence de presse organisée mercredi, 25 octobre 2017 à Douala pour présenter leur rapport de Biomonitoring en Afrique centrale.

Le Fonds mondial pour la protection de la Nature (WWF) tire la sonnette d’alarme. Selon l’organisation qui lutte pour la protection de la nature dans le monde, environ 18000 éléphants de forêt (70% de la population) ont été tués dans le Tri-national Dja-Odzala-Minkebe (TRIDOM) en moins de dix ans (environ six éléphants tués par jour).

D’après un rapport de suivi écologique mené par l’organisation internationale entre 2014 et 2016 sur une superficie de 6 millions d’hectares dans les forêts du bassin du Congo, le Cameroun est le pays qui présente les chiffres les plus alarmants parmi ceux parcourus (Cameroun, Congo, République Centrafricaine et Gabon).

Dans l’ensemble des quatre pays d’Afrique centrale, les inventaires fauniques réalisés par le WWF révèlent que les éléphants de forêt ont connu une baisse d’environ 66% sur huit ans. L’on apprend que les aires protégées subissent deux fois moins de pression de chasse qu’en dehors, ce qui fait d’elles, des zones de refuge pour la faune. Le nombre d’éléphants de forêt recensés en Afrique centrale est désormais de 9500 individus, indique le rapport réalisé en collaboration avec les ministères en charge de la faune des pays concernés et divers partenaires.

L’on apprend par ailleurs que c’est le braconnage pour l’ivoire qui est la principale cause du déclin drastique des populations d’éléphants dans la région. Les recensements portaient également sur les grands singes (chimpanzés et gorilles) ainsi que les activités humaines dans la zone d’étude. Contrairement aux éléphants de forêt en voie de disparition, la population de grands singes est « probablement stable » dans la zone couverte, avec 59 000 individus sevrés.

« Malgré ces données choquantes, nous croyons que les tendances peuvent être inversées en partie si les décideurs et les communautés locales utilisent ces données scientifiquement établies comme guide pour l’élaboration de politiques de gestion de la faune, de plans de surveillance et de stratégies pour lutter contre la criminalité faunique », estime K. Paul N’goran, coordinateur du Biomonitoring du WWF pour l’Afrique Centrale. Il ajoute qu’il y a « un besoin crucial de pour la communauté internationale de soutenir de telles actions prises par les gouvernements et les ONG de conservation ».

Les recensements ont été menés à l’aide de la technique de transects linéaire harmonisée, de la méthode de « Distance Sampling » qui est « largement appliquée et reconnue internationalement » pour les inventaires fauniques.

« C’est la première fois, rappelle Paul N’goran que des inventaires fauniques ont été menés à grande échelle et sur une aussi courte période de temps en Afrique Centrale ». Il s’agit d’un rapport de 48 pages présenté en marge de la 17ème Réunion des Parties du Partenariat pour les Forêts du Bassin du Congo (PFBC) qui se tient depuis le mardi 24 octobre 2017 à Douala.

La conférence de presse de présentation de ce rapport s’est faite en présence de Jean Baptiste Habyarimana, ambassadeur du Rwanda au Congo (résidence), Cameroun, Tchad, RCA, Gabon et Guinée Equatoriale et président en exercice de la Commission des forêts d’Afrique Centrale (COMIFAC). Etait également présent Marc Languy, directeur du WWF pour l’Afrique Centrale.