Actualités of Saturday, 7 April 2018

Source: camer.be

Fausse libération d’otage en Ambazonie: les témoignages d’une ‘victime’

Sept tessinois et cinq Italiens ont été enlevés lundi pendant six heures Sept tessinois et cinq Italiens ont été enlevés lundi pendant six heures

Sept tessinois et cinq Italiens ont été enlevés lundi pendant six heures dans une zone dangereuse. Plus de peur que de mal.

C’est une prise d’otages assez mystérieuse qui s’est déroulée lundi dans une zone dangereuse de l’ouest du Cameroun. Sept Suisses et cinq Italiens ont été retenus pendant quelques heures avant d’être relâchés. Le gouvernement camerounais, lui, affirme avoir mené une opération spéciale pour les libérer. À Berne, le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) a demandé des éclaircissements.

Que s’est-il passé exactement lundi? Le «Corriere del Ticino» a pu parler avec un des otages tessinois, Alfredo Eggemann, entrepreneur à Lamone. Selon lui, son groupe de touristes a été arrêté sur la route dans la région de Nguti par des membres de la rébellion anglophone en conflit avec la majorité francophone qui gère le pays.

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«Ils nous ont pris nos clés et nos passeports. Nous avons été retenus au maximum six heures. Puis ils nous ont laissés repartir en nous rendant tous nos effets. Ils ne nous ont rien volé et ne nous ont pas faits de mal.»

«Vraiment étrange»

Alfredo Eggemann confie au quotidien tessinois avoir eu peur. «Ils étaient armés. Et vu ce qui se passe avec le terrorisme… Mais il ne s’agissait en l’occurrence pas de terrorisme, et les autorités locales ont gonflé l’affaire pour des raisons politiques. En fait, nos ravisseurs nous ont laissés partir. Puis, à cinq kilomètres de là, nous avons croisé une patrouille de police qui a dit qu’elle nous cherchait… Tout a été vraiment étrange.» Côté camerounais, la version officielle est radicalement différente.

«Une opération a permis la libération de douze touristes européens» dans la région du Sud-Ouest lundi, indique le ministre de la Communication, Issa Tchiroma Bakary. Sur la photo ci-contre, on voit d’ailleurs des soldats d’élite poser avec les otages suisses et italiens. Le ministre Bakary précise que «six conseillers municipaux» camerounais ont également été libérés lors d’une autre opération.

La rébellion dément

Les Ambazonia Defense Forces, l’un des principaux groupes armés en zone anglophone, ont démenti être à l’origine de l’enlèvement des touristes occidentaux, selon les déclarations de son chef, Ayaba Cho Lucas, à l’Afp (lire également aussi ci-contre). Du côté du Dfae, on n’a pas vraiment eu le temps de s’inquiéter.

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Les autorités suisses ont appris l’enlèvement et la libération de leurs ressortissants mardi seulement. «L’ambassadeur de Suisse au Cameroun a déjà pu s’assurer que les sept citoyens suisses, vu les circonstances, se portaient bien et qu’ils ont pu contacter leurs proches», déclare le porteparole du département, Pierre-Alain Eltschinger.

Affaire peu Claire

Le patron du Dfae, Ignazio Cassis, actuellement en visite officielle en Chine, a été tenu au courant des développements de l’affaire. Tout n’est pas clair, à en croire le communiqué du département: «Les autorités suisses sont en contact avec les autorités camerounaises afin d’avoir des clarifications concernant cet enlèvement.»

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Selon le Corriere del Ticino, le groupe de touristes tessinois voyageait avec un tour-opérateur de Giubiasco. Il avait prévu un voyage de deux à trois semaines du Burkina Faso au Tchad. Sur la page Facebook d’un des otages, on voit aussi que le groupe a passé par le Nigeria avant d’entrer au Cameroun. Une vidéo montre un douanier en action.

Voyages déconseillés

Sur son site Internet, le Dfae déconseille les voyages dans de nombreuses régions du Cameroun. «Dans tout le pays, il existe un risque d’attentats par des groupes terroristes. Dans les régions Nord et Extrême-Nord, des attaques répétées ont fait des morts et des blessés. Depuis septembre 2017, plusieurs petites explosions dans les régions Nord- Ouest et Sud-Ouest ont provoqué des dégâts matériels.»