Une rencontre au palais présidentiel de Yaoundé vient de mettre en lumière des dysfonctionnements majeurs au sommet de l'État camerounais. Selon les déclarations de Tomaïno Ndam Njoya, maire de Foumban et présidente de l'UDC, le président Paul Biya ignorerait certains dossiers cruciaux, retenus par ses plus proches collaborateurs.
Lors de la cérémonie de présentation des vœux vendredi dernier, la maire a eu un échange direct avec le chef de l'État qui a révélé une situation préoccupante : le président n'aurait jamais eu connaissance d'une proposition de modification du code électoral, pourtant officiellement transmise à la présidence en novembre 2021 par la Plateforme pour la Réforme Consensuelle et Participative du Code Électoral.
Cette révélation soulève des questions sur le rôle du Secrétaire Général de la Présidence de la République (SGPR), Ferdinand Ngoh Ngoh, et de ses collaborateurs. Comment un document aussi important a-t-il pu être retenu pendant plus de trois ans sans jamais atteindre le bureau présidentiel ?
Au cours de cet entretien, Paul Biya s'est dit "ouvert" aux sollicitations du peuple, une déclaration répétée à deux reprises selon la maire. Le président a également réagi aux récentes déclarations des évêques camerounais, rappelant que les critères de candidature à la présidence relèvent de la Constitution et non des autorités religieuses.
Face à la découverte de cette rétention d'information, Tomaïno Ndam Njoya a annoncé qu'une nouvelle copie de la proposition de réforme du code électoral sera transmise directement au président. "Quels qu'en soient les candidats, c'est le peuple qui est appelé à les départager par voie électorale. D'où l'importance de l'organisation des élections justes et transparentes. Ce qui passe par un code électoral consensuel", a-t-elle souligné.