Actualités of Monday, 28 April 2025

Source: www.camerounweb.com

Ferdinand Ngoh Ngoh et les rivalités de clans autour de Paul Biya

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Une enquête de Jeune Afrique dévoile les jeux de pouvoir au sommet de l'État camerounais

Les tensions au sein du pouvoir camerounais sont au cœur d'une enquête publiée par Jeune Afrique le 28 avril 2025. Le magazine panafricain lève le voile sur les rivalités entre différents clans qui gravitent autour du président Paul Biya, à cinq mois de l'élection présidentielle.

Ferdinand Ngoh Ngoh, secrétaire général de la présidence, surnommé le "vice-Dieu" par ses détracteurs "inquiets de sa supposée toute-puissance", apparaît comme l'une des figures centrales de ces luttes d'influence. Considéré par beaucoup comme un "vice-président", il se voyait déjà comme "l'homme de la réélection du chef de l'État", selon Jeune Afrique.

Pourtant, lors des nominations effectuées les 24 et 25 mars au sein du parti au pouvoir, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), Paul Biya a "oublié" le nom de Ferdinand Ngoh Ngoh, qui "aspirait à une place au comité central, voire au bureau politique du RDPC". Un camouflet pour celui qui dirige par ailleurs la "task force" créée pour préparer la future campagne électorale du président.

L'enquête de Jeune Afrique révèle que l'exercice du pouvoir par Paul Biya "a favorisé la rivalité entre clans, affiliés qui à Ferdinand Ngoh Ngoh, qui au ministre de la Justice, Laurent Esso, qui à celui des Finances, Louis-Paul Motaze". Ces rivalités sont particulièrement vives lorsque le président se retire dans sa résidence de Mvomeka'a, comme c'est le cas depuis fin février.

Une source proche de la présidence nuance toutefois l'importance de cette mise à l'écart : "Il faut relativiser ce que certains présentent comme une disgrâce. Ngoh Ngoh n'a pas perdu de pouvoir. C'est simplement Biya qui a réaffirmé le sien. Le RDPC est son domaine réservé, qu'il administre avec Jean Nkuete".
Jeune Afrique rappelle que la carrière politique camerounaise est jalonnée d'exemples de chutes brutales. En 2018, Paul Biya avait fait limoger deux poids lourds du gouvernement : Edgar Alain Mebe Ngo'o et Basile Atangana Kouna, tous deux ensuite poursuivis dans le cadre de l'opération anticorruption Épervier. Plus emblématique encore, Marafa Hamidou Yaya, "un des visiteurs réguliers de Mvomeka'a avant sa brutale disgrâce", est toujours emprisonné depuis sa condamnation en 2012 pour "complicité intellectuelle de détournement d'argent public".