Les professionnels des médias et du dessin de presse n’ont pas pu participer au vernissage qui était prévu mercredi dernier dans cet institut à Yaoundé.
Le vernissage prévu le mercredi 9 décembre 2015 à l’Institut français de Yaoundé (Ify) à l’occasion de la 16 ème édition du festival international de Caricatures de Yaoundé de Yaoundé (Fescarhy) n’a pas eu lieu. Plusieurs dessinateurs de presse venus d’Afrique et des autres continents rencontrés vers 15 heures à l’Ify ont exprimé leur désolation. Pahé Patrick Essono, un dessinateur de presse gabonais a affirmé qu’autour de 12 heures, les responsables de l’Ify ont « démonté » les dessins de l’exposition sur l’extrémisme ou le terrorisme. Recontré ce mercredi dernier à l’Ify, Léontine Babéni, la directrice du festival visiblement remontée a affirmé que les « les responsables de l’Institut français de Yaoundé reprochent le caractère politique des dessins. »
En rappel, plus de 150 dessins et illustrations étaient supposés être exposés à l’Ifc pour rendre hommage à toutes les victimes des extrémismes. Malgré toutes les dispositions, Marine Belongrade, la chargée de la communication de l’Ifc n’a pas souhaité réagir. Tous nos efforts pour la joindre toute la journée d’hier sont restés vains. Elle ne prenait pas son téléphone. Toutefois, hier, une source à l’Ify a précisé que « c’est par mesure de sécurité que les dessins ont été démontés. »
Pahé Patrick Essono a pour sa part affirmé que « C’est dommage que ce soit la France qui soit là pour entraver la liberté d’expression. Les responsables de l’Institut français de Yaoundé ont dit qu’ils ne s’attendaient pas à ce genre d’exposition. Ça veut dire quoi ce genre d’exposition. Le thème a été pourtant prédéfini sur leur programme ou leur calendrier. Il s’agissait d’insister sur la liberté de la presse et d’attirer l’attention sur les conséquences et les revers du terrorisme. » Pahé Patrick Essono a ajouté que « le fait qu’il y ait des dessins qui ne correspondent pas à ce qu’ils attendaient me choquent profondément en tant que dessinateur de presse. L’exposition a commencé à être monté depuis le mardi 8 décembre 2015 et c’est à la dernière minute qu’ils décident de saboter me projet ».
D’après lui, « Le vernissage devait avoir lieu le mercredi 9 décembre 2015 à 18 heures. Je suis arrivé ici le matin et les tableaux étaient en train d’être montés. C’est à quinze heures qu’on nous demande de retirer les dessins car ils ne correspondent pas à l’idéal de nos ancêtres gaulois. » Il insiste que même au Gabon, il fait des dessins de presse hyper violents. Même le roi du Gabon que j’appelle Ali Bongo laisse passer. » Au moment où nous mettions sous presse hier, l’Ify ne s’était clairement prononcé sur une éventuelle reprogrammation. Le Fescarhy est une plateforme par excellence d’échanges et de rencontre des professionnels du dessein de presse d’Afrique et d’ailleurs. Les travaux issus de la formation d’un mois devaient être exposés pendant un mois. Un hommage devait être rendu à tous les victimes du djihadisme.