Ces derniers temps, une tendance s’est imposée sur TikTok, application mobile de partage de courtes vidéos et de réseautage social : "Nicapol" ou "Cuilolo". Si ces deux mots ne vous disent absolument rien, c’est que vous n’êtes pas branchés à l’actualité.
Nicapol est un jeune tiktokeur ivoirien qui est devenu très célèbre ces derniers temps avec son direct appelé "Cuilolo". Il réunit à chaque fois des millions d’utilisateurs sur le réseau avec son thème qui attire les jeunes internautes mais pas que.
"Cuilolo" consiste à lancer le direct sur TikTok, à inviter les filles à rejoindre le direct et à allumer leur caméra pour apparaître en mode vidéo. C’est alors que le concepteur Nicapol leur joue une musique à la mode qui puisse leur permettre de secouer leur corps de façon tendancieuse. Le style est le twerk.
C’est, sans masquer les mots, une affaire de mœurs. Beaucoup de personnes critiquent déjà l’initiative. Certains internautes signalent le direct mais le nombre d’abonnés qu’il réunit à chaque fois qu’il est lancé motive les propriétaires de TikTok à ne pas le bannir. Ils y trouvent visiblement leur compte.
Nous avons appris que Nicapol pourrait risquer gros. La prison le guetterait pour son action jugée dépravatrice de mœurs. Des conséquences juridiques pourraient lui tomber au visage, même s’il est actuellement basé aux États-Unis.
Un juriste ivoirien a fait savoir que les activités de Nicapol peuvent très prochainement être considérées comme une infraction à la loi du pays qui interdit formellement toute forme de dépravation sur les réseaux. À ses yeux, c’est un délit et le procureur peut décider de le poursuivre pour atteinte aux bonnes mœurs et à la pudeur.
D’autres estiment – peut-être à raison – que sa résidence aux États-Unis l’éloigne de tout danger. L’avocat laisse entendre qu’il « faut savoir que si une infraction est commise par un Ivoirien à l’étranger (article 19 alinéa 9 du code pénal ivoirien), le procureur de la République dispose d’un délai de 3 ans pour engager des poursuites (article 15 de la loi sur la cybercriminalité) ».
S'achemine-t-on vers la fin de "Cuilolo". Des manœuvres sont manifestement en cours pour, au moins, faire baisser le niveau d'exagération constaté dans le direct.