PARLEMENT. Sauf avis contraire du chef de l’État, les actes visant à promouvoir des visages nouveaux aux fonctions de présidents de l’institution bicamérale sont préparés depuis plusieurs mois. C’est le principal enjeu de la session en cours.
Odeurs d’alternance aux perchoirs
DANS LES COULOIRS du palais des Congrès de Yaoundé qui abrite depuis quelques temps les rencontres de notre Parlement, la rumeur sur le changement de personnes à la tête de l’Assemblée nationale et du Sénat alimente les commentaires.
Les bouches quise délient affirment que ce processus de remplacement, qui devrait survenir dans les tous prochains jours, était déjà sur la table du président de la République avant même la tenue de la session budgétaire de l’année dernière. Et pendant que rien de précis ne filtre encore sur les personnes pressenties pour remplacer Cavaye Yeguié au perchoir de la chambre basse depuis 1992 et Marcel Niat au Sénat depuis 2013, dans les salons feutrés et les chaumières, le débat sur leur identité demeure un sujet d’actualité majeure. Autant que les mobiles de cette mise à l’écart pour le premier demeurent un mystère. Si la presse en a fait un sujet de préoccupation, c’est parce que certains indicateurs semblent corroborer cette hypothèse. L’absence du président de l’Assemblée nationale à l’ouverture des travaux de la session actuelle serait cette explication de ce que l’on s’achemine vers l’après Cavaye au perchoir et peut-être même à l’hémicycle. A la chambre haute, on ne respire pas non plus la sérénité. Ici, tout laisse également croire que Marcel Niat va libérer son fauteuil pour prendre définitivement sa retraite politique. Lui dont certaines indiscrétions attribuent un désir longtemps partagé à qui de droit, de quitter la scène politique. Au Rassemblement démocratique du peuple camerounais, parti politique dans lequel militent les deux présidents, le sujet n’est pas à l’ordre du jour. Dans son état-major, on parle plus de l’élection sénatoriale de cette fin de semaine.
Toutefois, à travers l’expression de certains interlocuteurs, cette situation aurait plongé les responsables du parti dans l’impasse. D’autant plus qu’au regard de notre Constitution, ces deux personnalités occupent des fonctions stratégiques dans l’establishment politique national. Ce qui serait un véritable coup dur pour ceux qui ont une bonne lecture des arcanes du pouvoir. Notons que sénateurs et députés ont repris du service vendredi dernier dans la capitale politique. Ceci dans le cadre de la rentrée parlementaire 2023. Première retrouvailles du genre, ces élus de la nation ont ainsi inauguré la session de plein droit du mois de mars. Le premier de leur trois rendez-vous annuel où, ils sont appelés à débattre des affaires de la nation, à adopter des lois, à apporter des amendements sur certaines questions relatives à la marche du pays et également autoriser le président de la République à ratifier un certain nombre de traités. Bien que la session actuelle soit aussi la dernière pour certains sénateurs dont la prochaine configuration va dépendre du verdict des urnes du 12 mars prochain et de la main heureuse de Paul Biya