Comme un cadre brillant et intègre, il fait davantage parler de lui dans des scandales financiers et menace de couler l’économie du pays en torpillant les accords scellés avec le Fmi.
Son dernier fait d’arme est de nature à couler l’économie camerounaise. Alamine Ousmane Mey torpille les accords économiques entre le Cameroun et le Fonds monétaire international (Fmi). Avec des appels de fonds à hauteur de 695,1 milliards de Fcfa, Alamine Ousmane Mey a déjà opéré des appels de financements extérieurs en dépassement de 102 milliards de Fcfa.
La borne édictée par la loi de Finances 2018 de l’Etat du Cameroun se situe à 596 milliards de Fcfa. Ce dépassement met le Cameroun en désaccord avec le Fmi auprès duquel l’Etat est engagé dans un Programme économique et financier (Pef).
Le protocole d’accord technique signé entre le Cameroun et le Fmi le 20 juin 2017 stipule, en son « point F, 36 » que « le gouvernement s’engage, de manière conti- nue, à ne pas contracter et à ne pas garantir toute dette extérieure non concessionnelle au- delà du plafond ». En outre, aucune entreprise publique et/ou démembrement de l’Etat ne de- vrait s’endetter sans l’autorisation préalable du Conseil national de la dette.
Les frasques managériales d’Ala- mine Ousmane Mey pourraient dé- boucher sur de graves conséquences pour l’économie du pays. Ainsi, le Cameroun court le risque d’être recalé dans son pro- gramme actuel avec le Fmi. En effet, l’accord triennal (Facilité élargie de crédit) signé le 26 juin 2017 entre le Cameroun et le Fonds monétaire international ouvre la voie à des financements bilatéraux additionnels. A ce titre, 887 milliards de Fcfa sont attendus en plus du financement du FMI (390,4 milliards de Fcfa). La Banque africaine de développement va octroyer 377 milliards de Fcfa. La Banque mondiale, 247 milliards Fcfa. La France, à travers l’Agence française de développement (Afd), 197 milliards Fcfa. Et l’Union européenne, 66 milliards Fcfa.
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En refusant de respecter ses enga- gements, le Cameroun n’aura plus accès à ces financements. C’est une correspondance du ministre des Finances (Minfi), Louis Paul Motaze, datée du 9 août 2018, à son collègue en charge de l’Econo- mie, qui a dévoilé le pot aux roses. Sur le plafond de 596 milliards de Fcfa inscrit dans le cadrage et la loi de Finances 2018, environ 404 milliards de Fcfa ont été effectivement décaissés à ce jour. En outre, des appels de fonds émis par la Caisse autonome d’amortissement (Caa), en charge de la ges- tion de la dette publique, et le Minepat, en attente d’exécution au niveau des bailleurs de fonds s’élèvent à un montant total d’en- viron 294,1 milliards de Fcfa.
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Au ministère de l’Economie où des langues se délient, « l’accélération des décaissements des financements extérieurs par le ministre Alamine est l’un de ses gros business. Il a migré ici avec les mêmes pratiques mafieuses qu’aux Minfi. Chaque dossier de financement lui garantit de mirobolantes rétrocommissions au passage.
Certain que le président Biya ne le reconduira pas dans ce ministère après la présidentielle du fait de son incompétence, il parie au plus pressé » souffle un cadre de ce département ministériel. Son passé au ministère des Finances n’est pourtant guère reluisant. En plus du scandale des salaires fictifs, c’est la Commission nationale anticorruption (Conac) qui, lors d’une mission de contrôle de la gestion comptable à l’ambassade du Cameroun en France, a débusqué à Paris un compte bancaire secret contenant un solde d’un montant de 2,3 milliards FCF ouvert par l’ancien Minfi.
Interrogé sur la question de la gestion de ce compte, le payeur percepteur de l'Ambassade du Cameroun a af- firmé que seul le ministre Alamine Ousmane Mey gérait ce compte qui aurait servi à acheter des actions. La SNI, bras séculier de l'Etat et compétente en matière de gestion du portefeuille des investissements de l'Etat a été tenue à l'écart de cette affaire. Intriguée, la Conac a adressé à M. Alamine Ousmane Mey diverses questions, une sorte de demande d'explication en date du 05 mai 2018.
Il est question de savoir si le ministre est bien le gestionnaire exclusif dudit compte. Il lui est aussi demandé de révéler les actions achetées au nom de l’Etat Camerounais, les adresses des sociétés ou entreprises et le capital dont le Cameroun est devenu actionnaire. Enfin, il doit préciser ce que seraient devenus les dividendes payés éventuellement. Silence assourdissant de M. Alamine. Présenté au président Paul Biya sous un visage angélique de jeune cadre brillant et intègre, M. Alamine Ousmane Mey semble frôler le comble du déshonneur par la multiplication des frasques.