Pour s’acheter un régime de plantain ces derniers jours à Douala, il faut s’être bien préparé, avoir le porte-monnaie bien fourni car les prix peuvent donner le tournis. Au marché de Bonamoussadi, dans l’arrondissement de Douala V, la ménagère trouvera difficilement des régimes à 2500 F.
Il faut en moyenne débourser 3000 F pour avoir un petit régime. Idem au marché Sandaga (dans le 1er arrondissement), censé ravitailler les autres marchés de Douala. Le prix du régime de plantain oscille entre 2500 F (si vous en trouvez) et 11000 F. Celui de 2500 ne représente pas grand chose : au détail, le commerçant propose six doigts à 1000 F.
Paul-Henri E. et sa mère vendent du plantain dans cet espace commercial depuis plusieurs années. Pour eux, qui se ravitaillent à Bouba et Tombel dans la région du Sud-Ouest, l’un des grands bassins de production, le problème de la cherté actuelle vient de l’état des routes, de la forte présence d’étrangers (Equato-guinéens, Gabonais) dans la filière, mais aussi de violentes pluies qui sont une menace pour les cultures.
Madeleine T., la mère de Paul-Henri E, explique : « Depuis que les Equato-guinéens et les Gabonais ont découvert nos forêts, ils achètent directement dans les champs, en grande quantité et à des prix très élevés. Lorsque nous arrivons les cultivateurs veulent pratiquer les mêmes prix et nous sommes obligés à notre tour d’augmenter pour pouvoir gagner quelque chose ».
Cette conjonction de facteurs n’impacte pas que sur les prix du plantain, bien entendu, même s’il enregistre le renchérissement des prix le plus fort. Igname, macabo, patate etc. ne sont pas en reste question hausse.