Actualités of Monday, 9 January 2017

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Fonds Monétaire Africain: le projet de Kadhafi refait surface

Interrogations autour d'un projet de Mouammar Kadhafi, l’ex-Chef d’État libyen Interrogations autour d'un projet de Mouammar Kadhafi, l’ex-Chef d’État libyen

Paul Biya aurait eu un élan de panafricanisme en décidant de convoquer ses pairs de la CEMAC à Yaoundé en décembre 2016. C’était pour plancher sur les contours d’un nouvel ajustement structurel, et un retour au Fonds Monétaire Africain (FMA).

Paul Biya, dans son allocution adressée aux membres du Corps diplomatique, a annoncé le retour en force du Cameroun dans le paysage géostratégique continental. Selon le quotidien «La Nouvelle Expression» paru le 9 janvier 2016, Paul Biya voudrait concrètement relancer trois grands projets: L’opérationnalisation de la Base logistique continentale (annoncée à Douala); la volonté d’accueillir le Centre interrégional de coordination des opérations de sûreté et de sécurité maritime dans le golfe de Guinée, et surtout, la relance des activités du Fonds Monétaire Africain (FMA).

Depuis l’adoption des statuts du FMA par les pays africains à Malabo au cours du 23e Sommet de l’Union Africaine (juin 2014), Jean-Marie Gankou, ingénieur statisticien et ancien ministre de l’Économie et des Finances au Cameroun, était chargé de conduire la phase pilote et préparer le démarrage de l’institution. Jean-Marie Gankou et ses six collègues (Côte d’Ivoire, Mali, Nigéria, Éthiopie, Tunisie), finiront par plier bagage deux ans plus tard, car le coût de ce comité pesait lourd. Le projet n’a connu aucune avancée.

«Pour ré-engraisser le FMA, il faut de l’argent, beaucoup d’argent. Plus de 14 000 milliards de FCFA (22,6 milliards de dollars), s’il faut revenir au capital initial décidé en 2009. À l’époque, selon la répartition décidée, l’argent devait être supporté par l’Afrique du Sud (8,05% de parts), le Nigéria (7,94%), l’Egypte (6,12%), et l’Algérie (4,59%). Sauf qu’entre temps, le pouvoir financier de ces pays s’est effrité, emportant avec elle leurs penchants panafricanistes», indique le quotidien.

En plus, tous ces pays font face à des crises socio-politiques importantes, et le Cameroun parle déjà d’ajustement structurel. Le pays a passé l’année 2016 à emprunter auprès d’institutions internationales (Exim Bank Chine, Deutsche Bank, Emprunts obligataires, etc.). Et pour La Nouvelle Expression, cela remet sérieusement en cause la pertinence de l’annonce du Président Paul Biya.

C’est le défunt président libyen Mouammar Kadhafi qui émit l’idée de créer une monnaie pour sauver l’Afrique. Il a osé prendre l'initiative de refuser le Dollar et l'Euro et a appelé les nations arabes et africaines à utiliser une nouvelle monnaie à la place, le Dinar Or. Cette initiative a été mal vue par les États-Unis et l'Union Européenne. Pour la France, la Libye était une menace pour la sécurité financière de l'humanité.