Les journaux camerounais parus lundi se sont intéressés au match de football de la veille en Algérie, où la sélection a tenu les Fennecs en échec (1-1) en éliminatoires du Mondial «Russie 2018», mais également à des sujets à caractère sécuritaire et social.
«Le Cameroun résiste à l’Algérie», résume le quotidien à capitaux privés Mutations qui signale toutefois que les Lions indomptables, dans le groupe B de cette compétition, sont loin d’avoir rempli leur contrat puisque classés 2ème de la poule derrière le Nigeria, vainqueur à l’extérieur devant la Zambie (2-1).
Cameroon Tribune (CT), pour sa part, a vu un groupe solide face aux Fennecs avec un rythme parfois relevé, des duels souvent âpres mais des imprécisions techniques qui se succèdent et des joueurs pas très inspirés.
Une rentrée internationale finalement «mitigée» au stade de Blida, en Algérie, constate la publication à capitaux publics.
Face à ce qu’il considère comme «la meilleure équipe du continent africain actuellement», le sélectionneur belge Hugo Bross, cité par Cameroun-info, ne fait pas la fine bouche : «Ce point du match nul est un très bon résultat pour nous. Un résultat qui nous permettra de progresser rapidement, et surtout de bien préparer notre prochaine sortie dans ses qualifications du Mondial de Russie face à la Zambie, chez nous au Cameroun.»
Sur un autre plan, CT voit la police judiciaire mieux outillée dans la lutte contre le terrorisme à la faveur de la clôture, en fin de semaine dernière, d’une série de stages de formation en police judiciaire adaptée à la lutte anti-terrorisme, une plate-forme dont la mission est de réduire à sa plus simple expression les attaques terroristes en détectant les mouvements d’attaques kamikazes et l’utilisation des engins explosifs par la secte islamiste Boko Haram.
Les Etats-Unis, qui ont assuré ladite formation et dont l’aide concerne la formation et la fourniture de la logistique pour renforcer la capacité opérationnelle des soldats camerounais au front contre le terrorisme, apportent une assistance soutenue aux forces de défense et de sécurité du Cameroun dans le cadre de la lutte contre le mouvement djihadiste.
Une autre puissance dont le rôle semble flou, dans cette croisade, c’est la France et Mutations s’interroge sur la valeur de l’accord de défense signé en fin mai 2009.
L’assistance hexagonale est ainsi jugée «dérisoire», alors que «Paris pose des actes, comme pour faire mentir ses détracteurs» depuis le déclenchement de cette guerre, en mai 2014.
«La mise en œuvre du partenariat de défense entre la France et le Cameroun ne tiédit pourtant pas pour autant les soupçons qui pèsent sur l’Hexagone, qui selon certains avis, pas du tout marginaux, utiliserait la secte Boko Haram +pour déstabiliser le Cameroun, en complicité avec des forces endogènes+»
Et pendant qu’on s’interroge sur la sincérité de l’apport français dans cette guerre, le bihebdomadaire régional L’œil du Sahel signale que Boko Haram a encore attaqué une brigade de gendarmerie pendant le week-end dans la région de l’Extrême-Nord, le deuxième poste de sécurité en l’espace d’une semaine, tuant un soldat et faisant plusieurs blessés.
Au plan social, Le Messager annonce une grève des avocats anglophones du pays, qui s’élèvent, entre autres, contre l’inexistence d’une version anglaise de l’Acte uniforme de l'Organisation pour l'harmonisation en Afrique du droit des affaires (OHADA).
Le mouvement d’humeur annoncé, explique la publication, «vise à combattre l’injustice dont sont victimes les anglophones au Cameroun», un pays pourtant bilingue mais dont la plupart des actes officiels sont rédigés en français.
Dans le même domaine, et selon Le Quotidien de l’Economie, ce sont des fournisseurs et employés des chantiers de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) de football dames, que le pays accueille du 19 novembre au 3 décembre prochains, qui ont bloqué des chantiers d’infrastructures dans la capitale, Yaoundé, accusant l’entreprise adjudicataire de certains marchés de ne pas honorer ses engagements financiers.
Il y a matière à s’inquiéter au sujet des infrastructures de la CAN, insiste la publication, affirmant que certains chantiers ne sont réalisés qu’à 86%. Il ajoute que «le volet hébergement n’est pas plus rassurant», plusieurs hôtels nécessitant encore de lourds travaux de mise à niveau.