Infos Business of Saturday, 28 October 2017
Source: cameroon-info.net
Une procédure est ouverte à ce sujet depuis le 19 octobre 2017 par la Commission européenne suite à une plainte déposée par l’Organisation Non Gouvernementale (ONG) Greenpeace.
Le Quotidien de l’Economie dans son édition du 24 octobre 2017 s’est penché sur le laxisme des autorités belges dans l’application du Règlement sur le bois de l’Union européenne (RBUE) qui a suscité l’ouverture de la procédure de la Commission européenne.
En effet, alors que d’importantes quantités de bois sont mises sur le marché belge, la Belgique n’a pas réussi à mener un nombre significatif de contrôles depuis mars 2013, date d’entrée en vigueur du RBUE. Selon Sébastien Snoeck, expert Forêt chez Greenpeace, la décision de la Commission européenne d’ouvrir une procédure contre la Belgique est «un signal d’alarme pour les autorités belges qui doivent enfin prendre ce grave problème au sérieux et s’assurer que la loi est respectée».
Selon les dénonciations, le bois frappé d’illégalité provient de trois pays : le Cameroun, la République démocratique du Congo et le Brésil. Il s’agit des principaux fournisseurs du marché belge. Les chiffres disponibles en 2014 montrent par exemple que la Belgique est le 3ème importateur mondial au Brésil et au Cameroun.
Malgré cette situation, il est reproché à la Belgique le manque de rigueur dans ses contrôles. Ainsi depuis 2013, date d’entrée en vigueur du RBUE, la Belgique n’a procédé qu’à une vingtaine de contrôles. Mais, aucune sanction n’est signalée. Et c’est ce manque de sanctions qui a attiré l’attention des experts de Greenpeace et d’autres organisations non gouvernementales. «Nous avons documenté plusieurs cas d’entreprises se fournissant en bois présentant un haut risque d’illégalité en provenance de différents pays» explique Greenpeace.
En critiquant le laxisme des autorités belges, l’ONG souligne que «malgré les promesses répétées de la ministre de renforcer son équipe de contrôle, seul un fonctionnaire à mi-temps était chargé de ces contrôles». Un dispositif léger qui fait finalement de la Belgique «une passoire sur la route du trafic de bois illégal», renchérit Sébastien Snoeck, l’expert Forêt de Greenpeace.
Cependant, le comportement des autorités belges intrigue au regard du poids de l’abattage illégal et le trafic du bois sur l’économie nationale. L’illégalité dans le secteur bois au niveau mondial coûte entre 50 et 150 milliards de dollars, selon les données d’Interpol et des Nations unies. Il s’agit, «du deuxième marché du crime le plus important au monde derrière le trafic de drogue», expliquent les Organisations non gouvernementales. Elles ajoutent que ce trafic engendre des meurtres.
Particulièrement pour le cas du Brésil, 59 personnes ont trouvé la mort en 2016 au nom de la défense de l’environnement. Sur ces 59 cas, 16 étaient liées à l’exploitation du bois.
Après l’ouverture de la procédure par la Commission européenne le 19 octobre 2017, la Belgique dispose de deux mois pour répondre aux critiques soulevées par ladite Commission. Faute de quoi la procédure se poursuivra, et même l’affaire pourrait être portée devant la cour de justice de l’Union européenne.