Ce haut lieu de la réflexion s'est tenu du 10 au 13 octobre 2002 dans la Grande salle polyvalente du Conseil des églises protestantes du Cameroun (Cepca) de Yaoundé.
Au sortir de ces assises, le Forum recommande la pérennisation de ce rendez annuellement ; demande au Cepca à travers le Secrétaire général et ses partenaires, à animer le secrétariat technique pour le suivi des délibérations, de créer un cadre permanant d’informations et d’échanges de ses membres à travers un groupe WhatsApp, de prier instamment pour que la paix retourne au Cameroun non seulement dans les deux régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest mais aussi bien dans l’Extrême-Nord pays. Il y a lieu de préciser que c’est à l’invitation de la Cepca, en partenariat avec le Conseil des Imans et dignitaires musulmans du Cameroun, que ce premier Forum interreligieux sur la paix et la cohésion sociale s’est tenue. Il a regroupé les leaders religieux protestants et pentecôtistes, les musulmans, les leaders associatifs et organisations de la société civile. Ces femmes et hommes de foi venant de différents bords religieux sont préoccupés par la situation sécuritaire en cours au Cameroun. Il n’échappe à personne aujourd’hui que le pays connaît un déplacement des centaines de milliers de personnes qui ont trouvé refuge dans les villes et villages. Cette situation a engendré une cohabitation forcée des populations qui a créé à son tour des tensions entre elles. « La peur de l’autre, le rejet de la différence, les jugements, la stigmatisation. A cela s’ajoutent les préjugés sociaux, les expressions ethniques, les discours haineux à travers les réseaux sociaux, les violences en milieux scolaires, les facteurs socioculturels, socioéconomiques, sociopolitiques, religieux et règlementaires », sont d’autres faits au quotidien qui minent la paix au Cameroun comme l’a reconnu le Forum. Ils divisent les Camerounais et « exposent le pays à un repli identitaire et à un communautarisme qui fragilisent le vivre-ensemble et constituent un sérieux frein à toutes les actions en faveur de la paix dans la société ». L’objectif qui a justifié ces assises, est de voir ce beau monde travailler ensemble en vue de « l’apaisement des tensions sociale et à favoriser la tolérance religieuse ainsi que les diversités culturelles et cultuelles ». Outre les civilités protocolaires et les méditations d’ouverture, les exposés présentés portaient sur d’abord l’état des lieux de crise sécuritaire au Cameroun et défis du retour à la paix. Ensuite s’en est suivi les rôles que peuvent et doivent jouer les communautés de foi dans la promotion de la paix et la cohésion sociale. Après, il y a eu l’exposé portant sur la diplomatie laïque au service des communautés de foi : synergie d’actions pour le vivre ensemble suivi par la réflexion sur la communauté de foi et le plaidoyer stratégique. Quels enjeux pour le partenariat public-privé ? Les exposés ont pris fin avec la thématique portant sur les rôles, places et actions des femmes dans la promotion de la paix, le développement durable et la cohésion sociale. L’analyse de ces thématiques a conduite à des travaux en groupes. En outre à ce Forum participaient outre le Cepca, la Fédération des églises évangéliques pentecôtistes du Cameroun, le Conseil des Imams et dignitaires musulmans du Cameroun, l’Association culturelle islamique du Cameroun, l’Organisation des femmes pour l’Islam sans frontières, les leaders religieux, le Conférence épiscopale nationale, le Service uni pour la paix du Cameroun, le Service national justice et paix Cameroun, le Réseau des femmes de la foi pour la paix au Cameroun entre autres. A la fin de ces trois jours de travaux, Alhadji Mhammed Aboubakar l’Iman de la mosquée centrale de Buea, tout comme le Père Tatah Mbuy, représentant le président de la Conférence épiscopale nationale du Cameroun, ont dit toute leur satisfaction, et appellent tous les Camerounais à s’ouvrir au pardon et à la tolérance de l’autre car nous sommes tous frères.