La réforme du Franc CFA sera le sujet principal de la Conférence des chefs d’État de la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (CEMAC) qui se tiendra ce 17 mars à Yaoundé. Selon les informations de Jeune Afrique, l’organisation régionale devrait procéder au retrait progressif des représentants français dans le mécanisme de cette monnaie perçue comme un instrument néocolonial.
« Principal dossier qui sera débattu à Yaoundé : la réforme de la monnaie commune. Lors du sommet de novembre 2019, les chefs d’État avaient demandé à un comité réunissant la Commission de la Cemac et la BEAC de produire une « réflexion approfondie » sur de nouvelles modalités de coopération monétaire avec la France. Il avait pour mission de proposer « dans des délais raisonnables, des schémas appropriés conduisant à l’évolution de la monnaie commune ».Les experts ont rendu un rapport confidentiel que le gouverneur Abbas Mahamat Tolli et le président de la Commission, Daniel Ona Ondo, ont adressé aux chefs d’État et que JA a pu consulter. Celui-ci sera soumis à l’appréciation des dirigeants lors du sommet de Yaoundé. Le document préconise à court terme, notamment, de changer la dénomination de la monnaie des pays de la Cemac. « Sous réserves de votre préférence, la nouvelle appellation de la monnaie pourrait être choisie selon des critères qui renvoient au caractère intégrateur ou au patrimoine culturel et historique de notre sous-région. » Sont par exemple proposés : Mac (monnaie de l’Afrique centrale), Fura ou Toumaï. », indique Jeune Afrique dans son dossier.
« Le rapport invite également à la clôture du compte d’opération dans les livres de la Banque de France et au rapatriement des réserves de change au siège de la Banque centrale. Dans le même temps, les rédacteurs suggèrent un « retrait progressif des représentants français au sein des organes de décision et de contrôle de la Banque centrale ». Il reviendra enfin aux chefs d’État de trancher les questions de savoir s’il faut continuer à rattacher le F CFA à l’euro ou à un panier de monnaies », précise le magazine panafricain.