Dans un article, Jeune Afrique est revenu en détail sur le travail de mémoire qui devrait s’effectué entre la France et le Cameroun et dont les prémices sont déjà posés. Pour le Magazine panafricain, il s’agit d’un travail délicat.
Jeune Afrique rappelé que le 3 mars dernier à Yaoundé, la commission mixte franco-camerounaise a officiellement commencé ses travaux. « Chargée de documenter la décolonisation du Cameroun et la répression sanglante menée par la France, elle comporte un volet de recherche dirigé par Karine Ramondy, et un volet artistique pris en charge par Blick Bassy ».
L’objectif de cette commission est assez clair. « Faire la lumière sur un pan d’histoire sanglant, longtemps tu et méconnu : une commission de chercheurs français et camerounais entame ses recherches sur le rôle de la France pendant la colonisation et après l’indépendance de ce pays d’Afrique centrale, travail mémoriel en terrain miné », rappelle Jeune Afrique.
« La décolonisation du Cameroun et la répression sanglante menée par la France, qualifiée de « guerre » par certains chercheurs, « a très peu de visibilité, notamment en France, où elle n’est pas enseignée dans les programmes scolaires, contrairement à la guerre d’Algérie », a souligné la chercheure. « Ce sera l’un des enjeux de la commission, rendre visible » ce pan d’histoire, a-t-elle ajouté.Outre l’accès aux archives, promis par Paris, la commission se penchera sur la France « au sens large : pouvoir civil, militaire, économique, colons », a-t-elle encore expliqué. Au Cameroun, Blick Bassy s’occupera de récolter les témoignages oraux. « Je ne vais pas travailler avec les historiens, mais plutôt avec les associations et les gens sur le terrain », a-t-il expliqué insistant sur l’ « aspect inédit de ce volet patrimonial et culture », précise Jeune Afrique.
L’on indique par ailleurs pour plusieurs raisons que le travail de mémoire de la Commission s’annonce d’ores et déjà compliqué.