Selon les révélations de Jeune Afrique, à quelques mois de la présidentielle d'octobre 2025, l'opposition camerounaise poursuit son combat pour une révision du code électoral de 2012. Maurice Kamto, leader du MRC et arrivé deuxième lors du scrutin de 2018 avec 14,23% des suffrages, dénonce notamment les anomalies du dernier scrutin présidentiel, où "le taux de suffrages valablement exprimés atteignait 100,48%."

Le magazine panafricain rapporte qu'en 2021, une importante coalition composée de quinze partis d'opposition, douze organisations de la société civile et une cinquantaine de citoyens ont soumis des propositions de modification à la présidence. Parmi les revendications principales figurent l'instauration du bulletin unique, l'allongement de la durée des campagnes électorales de quinze à trente jours, l'abaissement du montant des cautions, l'interdiction d'installer des bureaux de vote dans les casernes ou les chefferies, et une meilleure représentativité d'Elecam.

La question des procès-verbaux (PV) reste particulièrement sensible. Selon un cadre du MRC cité par Jeune Afrique, lors de la présidentielle de 2018, "près de 1,5 million de voix contenues dans trente-deux PV à l'authenticité douteuse avaient été accordées au candidat du RDPC." Une situation qui avait provoqué des débats houleux lors du contentieux post-électoral.

Face à ces demandes, la réponse du président Paul Biya reste énigmatique. Lors de la récente cérémonie des vœux, il a affirmé "n'avoir jamais été informé" des propositions alternatives de l'opposition, tout en rappelant qu'il agissait uniquement selon la Constitution. Une position qui soulève des interrogations alors que, selon Jeune Afrique, le document a fait l'objet d'un examen minutieux par les services juridiques de la présiden