Le magistrat sénégalais Ngor Diop, par ailleurs président du Tribunal d’instance de Podor, s’est confié. Il a parlé de la Confédération africaine de football (CAF). Voici un extrait de ses propos.

Je connais bien Ousmane Kane, ancien président de la Cour d’appel de Kaolack et actuel président du comité de discipline de la CAF. Je l'apprécie en tant qu'homme intègre, profondément attaché à la loi. Cependant, la décision rendue par son jury concernant l'affaire des matchs truqués au Cameroun suscite en moi un certain étonnement.

Il me semble qu'il ait été contraint de prononcer cette décision sous pression, ou que cette sentence revête une dimension purement politique, étant donné qu'elle n'est fondée sur aucun texte juridique de la CAF ni de la FIFA.

Il apparaît difficile de comprendre comment il est possible d’affirmer qu’une personne a gravement enfreint les principes d'éthique, d'intégrité et d'esprit sportif énoncés à l'article 2, alinéa 3 des Statuts de la CAF, en ayant signé un contrat d'ambassadeur de marque avec une société de paris sportifs, en échange d'une rémunération, tout en écartant les preuves qui démontrent que ce contrat visait à encourager la tricherie.

Il est à noter que la société de Paris Foot n'avait nul besoin de lui pour attirer des abonnés. De surcroît, sur quelle base légale repose la décision d'imposer une amende d'un montant de 200 000 USD ? Je suis conscient qu'une enquête indépendante menée par la FIFA est actuellement en cours concernant cette sentence.

Les conclusions risquent fortement ternir l'image de la CAF ainsi que celle d'Ousmane Kane, s'il s'avérait qu'il s'agissait d'un arrangement politique orchestré depuis Yaoundé car rien n’est impossible. Toutes les preuves que j’ai vues étaient acceptables et la sanction devait être plus lourde et plus forte. La CAF a manqué une belle occasion de faire savoir à tous que les textes sont au-dessus des individus.