Politique of Tuesday, 22 August 2017

Source: camer.be

Fraudes électorales: le jeu trouble des 'Elites'

Toutes les élections organisées depuis le retour au multipartisme ont été suivies de contestations Toutes les élections organisées depuis le retour au multipartisme ont été suivies de contestations

Le Cameron, si l’on s’en tient aux différents mandats électifs, doit organiser quatre élections l’année prochaine. 2018, le rendez-vous de toutes les élections au Cameroun. Chacun affûtent ses armes à sa manière pour accéder au pouvoir local ou national selon les ambitions. Les élections locales étant les plus nombreuses, le Professeur Roger Gabriel Nlep avait vu juste de parler du « village électoral ». Chaque élite politique ou administrative a son « village électoral » où il souhaiterait soit gagner les élections pour son propre compte et devenir maire ou député ; soit pour permettre au président de la République Son Excellence Paul Biya de se maintenir à Etoudi.

Le mécanisme de fraude par les élites et un processus qui commence longtemps même avant la période électorale. Une élite commence par distribuer quelques kilogrammes de riz, de sel, ou de poisson aux populations de son quartier d’origine ou de son village électoral. Ensuite il étant son influence au niveau de la circonscription électorale (arrondissement ou département), selon l’élection visée. Comme s’il voulait juste se distraire, il organise un tournoi ou un championnat dans le village.

A la cérémonie de clôture où il vente les bienfaits du régime Rdpc pour le village, il offre son soutien financier à la population pour l’établissement de leur carte nationale d’identité. Bon Samaritain ? Que non. Le masque commence à tomber lorsqu’il propose aux résidents du village de payer leur carte d’adhésion et de cotisation au parti au pouvoir. La suite consistera à exhorter les potentiels électeurs à s’inscrire massivement sur les listes électorales.

Les plus astucieux résidents en villes organisent à la veille du scrutin le charter électoral. Les « électeurs » d’un autre genre partent de massivement de la ville pour aller gonfler les listes. Une fois au village électoral, ces électeurs iront d’un bureau vote à un autre pour le bourrage des urnes Cette pratique ayant été contrée soit par l’interdiction de voyage le jour de l’élection et autres mesures dissuasives, les fraudeurs ont imaginez autre chose.

Auto-évaluation

Désormais, après avoir facilité l’obtention des cartes nationales d’identités, ils font déplacer des villes pour leur « village électoral», les populations qui viennent alors s’inscrire sur les listes électorales. Ainsi, à la veille des élections ces électeurs se retrouvent au village et se rendent naturellement le lendemain au bureau de vote pour où ils ont été inscrits. Ils vont donc voter et rendre satisfaction au commanditaire. Ce dernier veille au grain après avoir fait inscrire sur les listes électorales, l’élite veille que tout se déroule bien au bureau de vote.

Il est très tôt présent au bureau de vote, rode tout autour ou envoie de temps en temps un émissaire contrôlé à distance. Parfois de façon subreptice il continue la campagne près des bureaux de vote, influençant ainsi les électeurs qui ont il y a quelque temps bénéficié de son riz, de son sel ou de son savon. Pendant le scrutin, il se fait gentil en venant apporter à manger ou même parfois à boire aux scrutateurs et responsable des bureaux de vote.

C’est dans ces entrefaites que s’opère le bourrage des urnes. Surtout que ce bout de pain chargé, cette bouteille d’eau minérale ou de boisson gazeuse arrive au moment où certains scrutateurs ont l’estomac au talon pour n’avoir pas mangé depuis le matin leur parti n’ayant pas prévu grand-chose pour eux. On a aussi vécu des situations où les bulletins de vote des adversaires sont achetés. Ainsi, une fois dans l’isoloir, au lieu d’introduire les bulletins non retenu dans le sac à rebu prévu à cet effet, l’électeur qui a un deal avec l’élite du coin les met dans sa poche, les lui brandit à la sortie contre quelques billet de banque tout neufs.

Et dans tout cela, Paul Biya n’est encore au courant de rien En réalité, son objectif est que le bureau de vote de sa localité ait le score le plus important dans son arrondissement, que le score en faveur de son parti soit le plus important de son département ainsi de suite. Face à tout cela, les observateurs électoraux nationaux ou internationaux ne broient que du noir ne comprenant rien de la machine de fraude installée au fil du temps Traduction, ce n’est pas Paul Biya qui organise les fraudes. Chacun veut réaliser un gros score, pour se faire élire, pour voir élire le candidat du parti au pouvoir et attendre les retombées.