De nouvelles révélations viennent jeter un éclairage troublant sur l'affaire Hervé Parfait Mbapou, qui secoue les hautes sphères du pouvoir camerounais depuis plusieurs mois. Un enregistrement audio, dont l'authenticité reste à confirmer, mettrait en cause de hauts responsables dans un complot visant à s'emparer du pouvoir.
Dans cet enregistrement, le contre-amiral Joseph Fouda, conseiller spécial à la présidence, échangerait avec Hervé Parfait Mbapou sur l'organisation d'un "clan" prêt à prendre le contrôle de l'État. Des allusions y seraient faites au colonel Bamkoui, présenté comme le "CDS", ainsi qu'à Ferdinand Ngoh Ngoh, secrétaire général de la présidence, désigné comme le "Minetat".
Ces nouvelles allégations s'ajoutent à un dossier déjà explosif. Rappelons qu'Hervé Parfait Mbapou est accusé d'être au cœur d'un vaste réseau d'escroquerie touchant les plus hauts cercles du pouvoir. Arrêté fin août et incarcéré à la prison de Kondengui, il aurait impliqué dans ses déclarations plusieurs personnalités influentes, dont le contre-amiral Fouda.
L'affaire prend un nouveau tournant avec la libération récente de plusieurs personnes impliquées dans ce scandale. Cette décision soulève des questions sur les possibles protections dont bénéficieraient certains protagonistes.
Au-delà des accusations d'escroquerie, c'est désormais la stabilité même du régime qui semble être en jeu. L'évocation d'un "clan" organisé au sein même de l'appareil d'État laisse planer le spectre d'une lutte de pouvoir interne, à l'heure où la succession du président Paul Biya, 91 ans, reste une question ouverte.
Ces révélations, si elles venaient à être confirmées, pourraient avoir des conséquences majeures sur l'équilibre politique du pays. Elles soulèvent également la question de la confiance des Camerounais envers leurs institutions, déjà mise à mal par de précédents scandales.
Dans ce contexte tendu, de nombreuses voix s'élèvent pour réclamer une enquête approfondie et transparente. Cependant, comme le souligne un observateur sous couvert d'anonymat, "le pardon sera difficile au Cameroun" tant les blessures infligées par ces révélations semblent profondes.
L'affaire Mbapou, loin d'être close, promet encore de nombreux rebondissements. Elle pourrait bien marquer un tournant dans l'histoire politique récente du Cameroun, mettant à l'épreuve la capacité du régime à gérer ses crises internes.