Au Tchad, c'est l'homme à abattre par la dictature des héritiers de feu Idriss Deby Itno assassiné l'année dernière dans des conditions toujours non élucidées à ce jour.
Succès Masra, puisqu'il s'agit de lui, voyait sa vie en danger, depuis qu'il a lancé les vagues de contestations populaires contre la prolongation de son mandat à la tête du Tchad. Plusieurs fois arrêté et menacé de mort, Succès Masra s'est exilé au Cameroun, où il a séjourné pendant plusieurs semaines en toute discrétion.
Selon Jeune Afrique, l'opposant tchadien a depuis sa cachette au Cameroun, mené une véritable offensive diplomatique contre le régime des Deby qui s'est imposé à la tête du Tchad. Se sentant en danger, Masra a du quitter le pays de Paul Biya pour une autre destination encore inconnue.
"Succès Masra n’aura finalement pas prolongé son séjour au Cameroun. Selon nos sources, l’opposant tchadien a quitté le pays où il s’était réfugié après avoir fui N’Djamena au lendemain des manifestations meurtrières du 20 octobre. Le président des Transformateurs s’est ensuite mis à l’abri dans un autre pays africain, d’où il a préparé la suite de son programme d’opposition à Mahamat Idriss Déby Itno", écrit Jeune Afrique dans son article.
"Sa stratégie diplomatique doit le mener dès le 18 novembre à Washington. Contacté par Jeune Afrique, Succès Masra affirme qu’il a demandé à être reçu par le Département d’État, où il a sollicité Antony Blinken et sa numéro deux chargée de l’Afrique, Molly Phee. Le Tchadien a également demandé audience à la vice-présidente, Kamala Harris. Il a aussi prévu de rencontrer des parlementaires américains lors d’une visite au Congrès. Il a ainsi sollicité le sénateur Bob Menendez, président du Comité des Affaires étrangères. L’opposant a prévu de discuter avec ses interlocuteurs de la transition au Tchad qui, selon lui, aurait dû s’achever le 19 octobre dernier", ajoute le magazine panafricain dans l'article publié sur son site internet.
Au Tchad, Succès Masra est ce que Maurice Kamto est pour le régime Biya. Il est notamment le principal opposant du régime. Au Cameroun, il entretient de très bonnes relations avec plusieurs acteurs politiques. L'on se sait très proche par exemple de Cabral Libii, le président du PCRN. Les deux hommes se vouent une admiration mutuelle.