L'Afrique du Sud a entamé un exercice militaire conjoint avec la Russie et la Chine.
Ces exercices navals coïncident avec le premier anniversaire de l'invasion de l'Ukraine par la Russie et ont été critiqués par les États-Unis.
Que font l'Afrique du Sud, la Russie et la Chine ?
L'exercice naval de 10 jours a débuté le 17 février dans l'océan Indien, au large des côtes sud-africaines.La South African National Defence Force (SANDF) indique que 350 membres de ses forces armées y participent.
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Moscou "tente de montrer que, malgré ses revers dans la guerre en Ukraine, ses forces armées sont encore très puissantes", déclare Denys Reva, de l'Institut d'études de sécurité d'Afrique du Sud.
La SANDF a peu parlé de l'exercice à venir, mais un exercice conjoint de 2019 entre les trois pays a impliqué sept navires - un navire de guerre de chaque nation, plus des navires de ravitaillement et des navires de surveillance.
Ils se sont entraînés à lutter contre les incendies et les inondations côtières et à reprendre des navires aux pirates.
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Pourquoi cet exercice est-il controversé ?
Un porte-parole de la Maison Blanche a déclaré en janvier : "Les États-Unis sont préoccupés par tout pays... qui fait des exercices avec la Russie alors que celle-ci mène une guerre brutale contre l'Ukraine."L'Afrique du Sud s'est précédemment abstenue lors d'un vote de l'ONU condamnant l'invasion. Elle a également refusé de se joindre aux États-Unis et à l'Europe pour imposer des sanctions à la Russie.
Le superyacht Nord, qui est lié à l'oligarque russe Alexey Mordashov, a été autorisé à accoster au Cap.
Le cargo russe sanctionné, Lady R, a également été autorisé à décharger des fournitures dans une base navale sud-africaine. Le gouvernement a déclaré qu'il contenait une commande retardée de munitions.
L'Afrique du Sud rappelle qu'elle a organisé quatre exercices conjoints avec les États-Unis depuis 2011, ainsi que des exercices avec la France et l'Allemagne.
"Tous les pays effectuent des exercices militaires avec leurs amis dans le monde entier", a déclaré la ministre des Affaires étrangères Naledi Pandor, lors d'une visite dans son pays de son homologue russe Sergey Lavrov en janvier.
Elle a déclaré que tenter d'empêcher l'Afrique du Sud de mener des exercices militaires conjoints avec les pays de son choix équivalait à "un abus de la pratique internationale".
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Pourquoi l'Afrique du Sud participe-t-elle ?
L'Afrique du Sud participe également à la mission parce que ses forces armées sont sous-financées et débordées, selon Elizabeth Sidiropoulos, directrice de l'Institut sud-africain des affaires internationales.Les priorités de la marine sont de protéger la pêche dans ses eaux territoriales et de lutter contre la piraterie dans l'océan Indien.
"Elle doit faire équipe avec d'autres nations pour avoir la capacité de faire face à des problèmes tels que la piraterie au large de ses côtes", dit-elle.
Le Congrès national africain (ANC) au pouvoir en Afrique du Sud entretient également des liens de longue date avec la Russie.
Ces liens remontent aux années de domination de la minorité blanche avant 1994, explique le Dr Alex Vines du groupe de réflexion Chatham House à Londres.
"Les plus anciens dirigeants de l'ANC ont encore un attachement affectif à Moscou, parce qu'elle a constamment soutenu leur lutte", dit-il. "Cela rend très difficile pour l'Afrique du Sud de tourner le dos à la Russie au sujet de l'Ukraine".
La Russie, la Chine et l'Afrique du Sud ont également des liens modernes car elles sont toutes membres de l'alliance des Brics.
Ce groupe - qui comprend également le Brésil et l'Inde - représente certaines des principales économies émergentes du monde.
Que veulent la Russie et la Chine ?
Selon Mme Sidiropoulos, la Russie a plus à gagner que quiconque de l'exercice de cette année."Il montre que la Russie peut encore projeter sa puissance très loin, et qu'elle a encore des alliés dans le monde entier.
"Cela leur permet de dire que ce n'est pas le monde qui est contre la Russie. Seul l'Occident est contre la Russie."
Selon le Dr Vines, la Chine tient à maintenir ouvertes les voies de navigation pour les navires commerciaux qui partent de ses ports vers des destinations africaines.
Elle veut également établir sa puissance navale dans l'océan Indien, au large des côtes africaines.
"Il s'agit d'amener sa marine dans les eaux internationales.
"La Chine utilise déjà Djibouti, sur la côte est-africaine, comme base navale pour lutter contre la piraterie, et elle espère peut-être obtenir d'autres bases."
