Entre échecs qui se transforment plus tard en admission, grogne des correcteurs ou encore choix critiqués des acteurs chargés des examens, l’Office du baccalauréat du Cameroun ternit son image au jour le jour.
Une réussite qui relance le débat sur la crédibilité des examens officiels organisés par l’Office du baccalauréat du Cameroun (OBC), c’est bien celle d’Indira Baboke au GCE Advancel Level. Deux semaines après le lancement de la rentrée scolaire 2017-2018, alors qu’elle avait repris le chemin de l’école, la jeune artiste musicienne est mise au courant que son examen a plutôt été couronné de succès, contrairement au résultat initial rendu public toujours par l’OBC.
Sur son compte Facebook, elle laisse entrevoir sa joie : « Je suis dans une joie immense… Les relevés de notes sont arrivés et le mien est sorti… J’ai été reçue au BAC ». Comme elle, plusieurs autres candidats se voient ainsi délivrés le parchemin de fin de second cycle secondaire alors même que leurs noms ne figurent pas sur les bordereaux de réussite rendus publics par l’OBC. Une situation qui interroge le processus correction – délibération des examens officiels. Un enseignant de philosophie rencontré au Centre d’examen du lycée Général Leclerc ce mardi matin explique : «Après la phase écrite, une note mettant en exergue les enseignants habilités à assister aux corrections est affichée dans le sous–centre ou centre d’examen.
C’est la deuxième phase. Ici, on corrige les copies et les notes sont relevées. C’est la première étape pour constater les absences. Les copies sont ensuite déposées au secrétariat. Ainsi advient la phase de délibération». Une autre source à l’OBC en l’absence du directeur, laisse croire qu’il « y a de petites erreurs qui arrivent, mais la phase admise de requête est là pour permettre aux méritants de rentrer dans leur droit».
Seulement les erreurs, les scandales, l’OBC les accumulent depuis quelques années. SCANDALES En 2011 déjà, 66 candidats recalés au probatoire général ont été promus deux mois après en Terminale. Émotion différente, pour 69 autres candidats déclarés admis et plus tard rétrogradés en classe de première. Autre attitude pointée du doigt, c’est le choix des acteurs chargés de gérer les examens. Ce choix devient de plus en plus contestable dans les lycées.
Les surveillants de salles et les membres du secrétariat son selon les dispositions, choisis par le chef de centres. Seulement, selon Maurice Tenkeng, professeur des lycées d’Enseignement général par ailleurs secrétaire général du Syndicat des enseignants du Cameroun pour l’Afrique (SECA), « la chaine de surveillance –correction – délibération est tribalisée. Les enseignants qui remplissent les critères prescrits par l’arrêté N15 / B1 / 10431/ MINEDUC / IGP / ESG / ETP /DESG / DETP /DEXC du 22 février 2005 portant organisation des examens probatoires de l’enseignement général sont ignorés ».
La grogne des correcteurs est de plus en plus récurrente dans les centres d’examens. Entre paye tardive et insuffisante, l’OBC est désormais un espace de revendications pour ses acteurs. Au moment où l’année scolaire 2017 -2018 prend son envol, il est temps de corriger les erreurs du passé. Pour de lendemains meilleurs.