Le père jésuite Ludovic Lado a vivement critiqué ce qu'il qualifie de justice à deux vitesses au Cameroun, en pointant du doigt des personnalités publiques telles que Brenda Biya, fille du président Paul Biya, et l'ancienne footballeuse internationale Gaëlle Enganamouit. Pour lui, ces figures de la société camerounaise devraient être sanctionnées conformément à la législation en vigueur concernant l’homosexualité.
« Elle devait être en prison si la justice était impartiale au Cameroun… L’homosexualité est en pleine promotion dans ce pays. Seul Dieu est juste ! », a déclaré le père Lado sur sa page Facebook, en référence à Brenda Biya. Récemment, la fille unique du chef de l’État a mis fin aux spéculations concernant son orientation sexuelle en partageant publiquement une photo d’elle et de sa compagne. Cet acte a suscité une vive réaction au sein de l’opinion publique, dans un pays où l'homosexualité reste sévèrement réprimée par la loi.
Gaëlle Enganamouit, ancienne capitaine de l'équipe nationale féminine de football, est également au centre des débats. Elle aurait été surprise en flagrant délit d'homosexualité, mais n’a jamais été inquiétée par la justice camerounaise, contrairement à d'autres membres de la communauté LGBT qui sont souvent persécutés.
Cette situation a été dénoncée par l’activiste LGBT Shakiro, qui, lors d’une interview avec France 24, a souligné les inégalités dans l'application de la loi anti-LGBT au Cameroun. Selon elle, la répression semble principalement viser les populations défavorisées, tandis que des figures influentes échappent aux poursuites. Shakiro a également partagé son propre parcours, marqué par la violence et la persécution qui l'ont poussée à fuir le Cameroun pour se réfugier en Belgique.
« Il y a deux poids deux mesures. Alors que Brenda Biya peut vivre ouvertement son homosexualité, d'autres sont obligés de se cacher pour éviter la discrimination et la persécution », a-t-elle dénoncé.