Au Cameroun, les médias et l’homme de la rue dénoncent l’ingérence du gouvernement français dans la situation politique du Gabon.
Dans les médias locaux, les nombreux experts qui se sont exprimés depuis le déclenchement de la crise postélectorale au Gabon dénoncent l’ingérence de la France dans les affaires « intérieures d’un pays souverain ».
De manière générale, les Camerounais affirment que la France veut imposer à la tête du Gabon, Jean Ping, un candidat déclaré perdant par la Commission électorale nationale permanente (Cénap), au détriment du président Ali Bongo, déclaré élu.
Dans la rue, les personnes rencontrées vont plus loin. Dans leurs déclarations, elles signalent que le « chinois », le « bridé », a perdu l’élection, et que celui-ci veut faire déclencher une guerre pour que ses amis de la communauté internationale interviennent.
Une toute petite portion de la brochette de personnes interrogées pense que Ping pourrait être déclaré élu.
Sur les réseaux sociaux, c’est la même tendance, dans leurs publications, les Camerounais crient au scandale et dénoncent la manipulation de la France via ses médias d’État ou « complices ».
Des messages antifrançais resurgissent comme au moment de la crise postélectorale en Côte d’Ivoire.
Certains vont plus loin. Ils invitent leur chef d’État [Paul Biia], réputé réservé dans les affaires intérieures des pays souverains, à « s’impliquer » dans la crise qui secoue le Gabon, afin disent-ils, d’amener Jean Ping à « reconnaitre sa défaite. »
Pour nombre de camerounais, Ali Bongo serait victime de sa volonté de rupture avec les pratiques de l’époque de son père et de son plan de réforme politique notamment avec les transformations sur place de matières premières, bois et minerais par exemple et la fin des « privilèges ».
Est également évoquée son courage pour avoir exigé le paiement de la dette de plusieurs centaines de milliards de l’entreprise française pétrolière Total, peut être à l’origine du déferlement tous azimuts anti Ali venu des médias français.
L’on observe enfin que de nombreux médias locaux organisent des débats radio télévisés sur la situation au Gabon, ce dimanche.