Doter la cité capitale du Nord de 26 bus urbain, c’est le projet lancé par la Communauté urbaine de Garoua ce jeudi 13 mars 2024. C’est au parc boisé que Goura Beladji, maire de la ville de Garoua, a réuni ses homologues des trois communes d’arrondissement, autorités, actionnaires et éventuels partenaires pour la présentation dudit projet. En présence des représentants du gouverneur de la région du Nord et du préfet du département de la Bénoué, ce projet a été exploré dans son ensemble pour y apporter des contributions. Il s’agit tout d’abord de la mise sur pied d’une compagnie de transport urbain dénommée Société de transport de Garoua (STG).

Une fois la société légalisée, se poursuivra la mise sur pied de 26 bus de marque Volare Attack 9 de 40 places, qui seront exploités sur cinq lignes de transport public dans la ville. « En termes d’itinéraire qui s’étend sur 8 à 9km, il y aura l’axe Brasseries– Carrefour Barbara Djamboutou, la ligne Brasseries-Beac-Base aérienne-Hôpital Général, la ligne Brasseries-Beac-Carrefour Poumpoumré-Carrefour 8- Carrefours 7, la ligne Beac-Pont Bénoué-Mairie Garoua 3ème, et enfin la ligne Carrefour YelwaTotal-Carrefour Laindé », restitue Abdoulaye Serno, président du comité Ad Hoc chargé de la mise en œuvre du projet de transport par bus dans la ville de Garoua.

Ces bus seront dotés d’une capacité de transport de 11 000 passagers par jour, de 5h à 20h. Faciliter la mobilité de transport des populations de la ville de Garoua devient donc le nouveau défi des magistrats municipaux de Garoua. Au regard des cas d’accident réguliers observés dans la ville, le projet initié par la Communauté urbaine ainsi que les communes d’arrondissement, apporte une solution à l’épineuse question du transport en commun dans cette ville. « Il faut retenir que transport dans la ville de Garoua est caractérisé par la monnaie courante des mototaxis accidentogènes, irréguliers, sources d’inconfort, d’insécurité, de pollution sonore et atmosphérique. Ces conditions de transport urbain ont un effet négatif sur l’attractivité économique de la ville. Ce projet permettra donc d’améliorer durablement les conditions de mobilité dans la ville de Garoua et booster son attractivité économique », explique Abdoulaye Serno.

Sur le plan social, le projet pourra générer plus de 130 emplois directs et de nombreux emplois indirects, selon une estimation faite par les experts présents à cette table-ronde. De plus, au bout de huit ans de fonctionnement sans arrêt de ces 26 bus, une somme de 8 milliards pourra être encaissée. Cependant, pour réaliser ce projet tant apprécié par les invités, l’ensemble des collectivités territoriales décentralisées ont réuni 33% de l’investissement financier, soit 165 millions répartis comme suit : 18% pour la Communauté urbaine, 6% pour la commune d’arrondissement de Garoua 1er, 6% pour la commune d’arrondissement de Garoua 2ème et 3% pour la commune d’arrondissement de Garoua 3ème. Les 67% restant sont destinés aux souscripteurs privés, soit un montant de 335 millions de francs CFA. D’ailleurs, pour accélérer la réalisation de ce projet, l’État quant à lui apporte une subvention à hauteur de 250 millions de francs CFA. Le coût total du projet s’élevant à 2 milliards. Les populations de la ville de Garoua jouiront ainsi de ces 26 bus d’ici le mois de décembre 2024.

Le point qui fâche

Autre aspect important de ce projet, le prix de transport. Il s’élève à 300 francs CFA quel qu’en soit la distance parcourue. Un montant qui a fait l’objet de longues discussions du fait du niveau de vie des populations. « Dans l’étude de ce projet, nous l’avons contextualisé en fonction de la ville. Actuellement le prix moyen de transport à Garoua est à environ 200 francs CFA. Maintenant, sur une distance de 8km, on serait à près, voire plus de 400 francs CFA. Pourtant, en empruntant le bus, la population va investir 300 francs au lieu de 400 francs. Au-delà du prix, vous gagnerez en confort et surtout en sécurité », explique Fouad Daihirou, expert financier apporte des éclairages. Avec l’arrivée ce ces bus, la ville de Garoua pourra davantage diversifier ses moyens de transport.