L'ouvrage à peine réceptionné doit déjà être réhabilité en raison de son état.
Le village artisanal de Garoua est un joyau architectural de visu, mais présentant l'image d'un bâtiment en chantier de l'intérieur. Au centre de la bâtisse en étage d'un niveau, sont superposés çà et là des lattes en forme d'échelle. Des techniciens et ouvriers s'activent jour et nuit pour reconstruire le dôme du bâtiment déjà détérioré. Et pourtant, l'édifice est encore inhabité, excepté les trois bureaux en cours d'aménagement. Selon des informations recueillies à bonne source, le marché de 330 millions de F ayant servi à la construction de ce village artisanale a été géré au niveau central.
Cependant, certains ouvriers sous anonymat dénoncent l'exécution de ce marché, donc les caractéristiques techniques n'ont pas été rigoureusement respectées. Résultat des courses, le toit de plusieurs bureaux et boutiques laissent couler de l'eau pendant cette période de pluies. D'ailleurs sur les murs, l'on peut apercevoir les traces laissées par l'épanchement. Du côté des boutiques et salles d'exposition, les ouvertures ne disposent pas des vitres pouvant contenir la climatisation prévues. D'autres ouvertures sont carrément protégées par des matériaux ne respectant aucune consigne de sécurité, à l'instar des portières en bois blanc.
C'est peut-être l'addition de tous ces problèmes qui ont poussé les responsables du village artisanal de Garoua, à proposer la réhabilitation du bâtiment. Un avis d'appel d'offres national ouvert en procédure d'urgence sous le N° 021/AONO/MINMAP/DR/CRPM/SMI/BEC/2016 du 09/06/2016, vient d'être publié à cet effet.
Dans ce document, l'on peut lire que la consistance des travaux porte sur l'installation du chantier, le traitement des fissures sur les murs, le traitement des bois de charpente et étanchéité de la toiture, la menuiserie bois-métallique et vitrerie, la peinture et la plomberie. Contacté au téléphone, le nouveau coordonnateur du village artisanal de Garoua, Ousman Mohaman, s'est dit incompétent pour se prononcer sur le sujet. Pour l'heure, des interrogations fusent de partout quant à la pertinence d'un marché de réhabilitation d'un bâtiment à peine réceptionné.