Actualités of Thursday, 5 October 2023

Source: L'Oeil du Sahel

Garoua : la gendarmerie enquête sur les agissements douteux d’un cadre de la police

L'officier nie les faits L'officier nie les faits

Depuis un certain temps, une affaire de faux certificats médicaux fait grand bruit dans la capitale régionale du Nord, à Garoua. Informé de la situation, le procureur général près de la cour de la Bénoué a chargé le commandant de la brigade de Poumpoumré à Garoua de démasquer les faussaires responsables de ces documents officiels. Dans le cadre de son enquête, le commandant de brigade de la gendarmerie de Poumpoumré a interrogé l’officier de police Mara Abraham, adjoint au commissaire de Gaschiga, qui a été accusé par un groupe d’individus d’être l’auteur de ces faux certificats. Tout commence par la plainte déposée à la direction régionale de la police judiciaire de Garoua par les nommés Gazeube Emmanuel et Bam Goto Christophe contre le gardien des prisons Djona Aristide et son frère Camille (c’est le nom qui apparaît dans le dossier à la Police judiciaire, Ndlr), pour «usurpation d’identité, tentative de vol, séquestration et menaces». Jointe à leur plainte, un certificat médical, signé du médecin Augustin Beybey Fanday, indiquait une incapacité de 60% et avait été versé au dossier de poursuite.

Cependant, les collaborateurs du procureur de la République ont remarqué des incohérences dans cette affaire. En effet, le certificat médical mentionnait une fracture ouverte pour l’un des plaignants, alors que celui-ci marchait normalement. Malgré cela, le procureur de la République a délivré un mandat de dépôt le 27 septembre 2023 à l’encontre du nommé Camille, et le gardien des prisons Djona Aristide a été libéré après avoir versé une caution de 200 000 francs au greffe. Le médecin supposé avoir signé le document querellé, Augustin Beybey Fanday, nie avoir délivré de certificat médical depuis un an, étant donné qu’il a été muté à l’Hôpital général de Garoua. «Quand j’ai reçu ce fameux certificat médical, j’ai constaté que les écritures et même la signature ne sont pas miennes. Des personnes mal intentionnées ont falsifié ma signature pour leurs propres intérêts», a déclaré avec colère Augustin Beybey Fanday.

Des sources judiciaires révèlent que cet officier de police entretient une relation d’amitié avec les plaignants. Selon lui, il s’agit d’une tentative de règlement de comptes avec le gardien de prison impliqué dans cette affaire. Contacté par téléphone, l’officier nie avoir connaissance des accusations portées contre lui. Les mêmes sources indiquent également que le commandant de brigade a saisi le Délégué général à la sûreté nationale, afin de mettre à la disposition de la justice l’officier de police incriminé pour «faux et usage de faux», et «faux en écriture». Pour l’instant, le gardien de prison Djona Aristide comparaitra libre tandis que son frère Camille attend le jugement à la prison centrale de Garoua. Quant à l’officier, la procédure suit son cours pour déterminer son implication dans l’établissement de faux certificats médicaux.