L'une des institutions les plus dégradées du Cameroun, en raison de la corruption, est la justice. Celle-ci, au lieu de rendre justice, excelle dans l'injustice et devient ainsi le bourreau des populations qui, dans leur immense majorité, ne croient plus en cette institution et, par conséquent, la répugnent. Une triste réalité qui ternit l'image du pays et dégrade le climat des affaires.

Si ce corps est autant corrompu, c'est effectivement parce qu'il y a des magistrats véreux qui ont instauré la corruption comme norme. Parmi ces magistrats, on trouve le juge Georges Théophile Timba, par ailleurs président du tribunal de première instance de Yaoundé Centre administratif. Ce juge est un personnage caméléon qui sait revêtir diverses casquettes pour parvenir à ses fins. Ainsi, il porte la casquette de « pasteur » d'église de réveil pour dissimuler son côté sulfureux.

Pour mieux cerner l'homme, Le TGV de l'info vous invite à bord de cette balade portraitique.

Georges Théophile Timba a été successivement procureur de la République au parquet des tribunaux de Banyo, puis a été promu président des tribunaux de Sangmelima, où il fit la connaissance du puissant secrétaire général du Conseil supérieur de la magistrature, qui était également le conseiller juridique du président de la République, le défunt magistrat hors hiérarchie Foumane Akam. Lors du Conseil supérieur de la magistrature de 2017, ce dernier le fera nommer président du tribunal de première instance de Yaoundé Centre administratif. Il remplace à ce poste la brillante et discréditée magistrate Bongueno.

En janvier 2019, Foumane Akam rend l'âme. Timba se rapproche alors du ministre de la Justice, Laurent Esso.

Pour mieux ériger son système de corruption, après le Conseil supérieur de la magistrature de 2020, Georges Théophile Timba procédera à un nettoyage au tribunal de première instance de Yaoundé Centre administratif. Il écartera tous les juges proches de Foumane Akam en amenant ses sbires, tels que la juge Aïssatou, sa petite amie rencontrée à Sangmelima, à qui il confie tous les dossiers juteux. Par exemple, les dossiers Amougou Belinga contre les agents des impôts et bien d’autres. Outre sa maîtresse Aïssatou, on peut également citer Choup Saah, Njoh Aurélien, Onambélé (gendre du ministre René Sadi), Madame Mengue Bikoro (pasteure dans son église de réveil — il faut rappeler que Timba lui-même est pasteur des églises de réveil), le jeune juge Besson, fils unique que Timba a ramené de Sangmelima et qui est décédé en 2023 dans des circonstances mystérieuses, ainsi que l'incompétent juge Ekosso Lobe, cousin direct de l’actuel président des tribunaux de Sangmelima. Ekosso Lobe est ce juge qui m’a injustement condamné après avoir reçu des instructions au téléphone venant de Amougou Belinga, Laurent Esso et Mvondo Ayolo.

Timba rackette tous les dossiers importants qui entrent au Centre administratif (référé, information judiciaire, flagrant délit, ordonnance). Il est à noter que pour chaque ordonnance d’avancement d’hoirie, il exige des requérants un pourcentage allant jusqu’à plus de 40 % de la somme du compte. Il leur fait signer un engagement de dette par l’entremise de ses deux secrétaires particuliers (SP), à savoir Me Bomba, chef de la section commerciale, et Me Mossolo, chef de la section simple police, qu’il a ramenés de ses valises de Sangmelima et d'ailleurs. Ce magistrat détient un coffre-fort dans son bureau (secrétariat) tenu par Me Bomba. C’est dans ce coffre-fort qu’il garde les fonds de ses rackets. Il reçoit d'énormes prébendes en millions de Fcfa, ce qui lui permet de mener une vie princière et démesurée. Timba loge dans l’une de ses prestigieuses villas construites sur les berges du Mfoundi à Olezoa. Il est communément appelé « Monsieur Béton » en raison des immeubles qu'il construit dans les villes du pays. De 2017 à 2020, il a simultanément construit un triplex à Douala, un autre triplex à Yaoundé, dans le quartier Ekoumdoum, ainsi qu'une église ultra-moderne pour ses fidèles, etc.

Il se rapproche d'Amougou Belinga et calomnie le juge Bias Albert Joël par l’intermédiaire du patron de Vision 4 auprès du garde des Sceaux, car il soupçonnait Bias de vouloir lui voler son poste au Centre administratif. Bias sera alors délogé au tribunal de grande instance du Mfoundi. Il a également calomnié l'autre sulfureux procureur Georges Gérard Meka auprès du garde des Sceaux, ce qui a conduit Meka à perdre son poste et à être envoyé à l’Est.

À suivre : Comment Georges Théophile Timba a mis en place un réseau de détournement de l'argent des timbres.