Dans une déclaration percutante datée du 30 décembre, le nouveau président du Social Democratic Front (SDF), Joshua Osih, a lancé une critique cinglante envers le gouvernement du président Paul Biya, qualifiant sa gestion du conflit anglophone de "échec catastrophique". Cette prise de position audacieuse révèle une réprobation marquée envers le régime Biya, signalant un durcissement de la position du SDF sur la crise persistante dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun.

Osih a souligné que la crise anglophone n'est rien de moins qu'un témoignage des "échecs catastrophiques" du régime Biya. Il a également exprimé le besoin impérieux de solutions politiques, soulignant que ceux qui ont créé le problème ne peuvent être les mêmes à le résoudre. La déclaration a réaffirmé la position du parti en faveur d'une résolution politique de la crise, plaidant pour le transfert du pouvoir au peuple à travers des institutions démocratiques solides et le fédéralisme.

En outre, le leader du SDF n'a pas mâché ses mots en critiquant les combattants séparatistes, dénonçant leur recrutement dans des conditions de pauvreté, de chômage et de désespoir. Osih a souligné le devoir national de corriger cette injustice sociale, dénonçant ainsi les racines profondes du conflit.

Il est important de noter que critiquer le gouvernement Biya, au pouvoir depuis quatre décennies, est souvent réprimé par des mesures coercitives. Néanmoins, le SDF demeure l'une des voix internes les plus virulentes, contestant ouvertement la mauvaise gestion du conflit. Cette critique intervient dans un contexte où des observateurs extérieurs, tel que le Groupe International de Crise, ont prévenu que la répression gouvernementale risquait de conduire à une escalade du conflit vers "une insurrection armée".

Le SDF persiste dans son appel au fédéralisme, unissant sa voix à celle du fondateur et ancien président, John Fru Ndi, qui avait déjà plaidé en faveur de cette approche lors du dialogue national de 2019. La charge véhémente d'Osih souligne l'urgence d'une action concertée pour résoudre la crise anglophone qui persiste depuis trop longtemps.