Actualités of Monday, 23 May 2022

Source: www.camerounweb.com

Gestion du pays : Paul Biya en retrait, Ferdinand Ngoh Ngoh obéit désormais à cet homme

Vous n’avez pas besoin de voir le chef de l’Etat Vous n’avez pas besoin de voir le chef de l’Etat


• Paul Biya se fait rare depuis un moment

• Les apparitions du président camerounais sont très limitées

• Son parti ne juge pas nécessaire sa proximité avec les habitants

La dernière apparition du président de la République camerounaise Paul Biya remonte au vendredi le 20 mai 2022, lors du défilé civil et militaire, dans le cadre de la Fête de l’unité nationale. Accompagné de sa femme Chantal Biya, ils étaient aux premières loges pour apprécier le spectacle offert. Avant cela, le chef de l’Etat avait disparu des radars, lui qu’on annonce très souffrant et moins en forme physiquement et mentalement pour diriger le pays. Pour Patrick Rifoe, les citoyens ne doivent pas s’affoler.

Dr Patrick Rifoe Dr Patrick Rifoe est le communicant du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), parti au pouvoir présidé par Paul Biya. Il a été invité lundi le 23 mai 2022 sur ABK Radio. Là-bas, il a affirmé que les Camerounais n’ont absolument pas besoin de voir le chef de l’Etat : « Vous n’avez pas besoin de voir le chef de l’Etat. Il est au parfum des problèmes des Camerounais à travers la proximité avec son Premier ministre, chef du gouvernement ».

Il y a des doutes sur l’identité réelle de la personne qui prend maintenant les décisions au sommet de l’Etat. Paul Biya semble avoir officieusement passé la main. Le président est manifestement en retraite anticipée, loin de la paperasse, souvent dans son village d’origine, laissant la gestion du pays à ses collaborateurs les plus proches dont le Secrétaire général à la présidence de la République (SG/PR) Ferdinand Ngoh Ngoh.

20 mai : fragile au défilé, Biya reçoit une lettre d'adieu avec les dernières demandes du peuple

Dans quelques heures, la Fête nationale de l’unité, édition 2022, appartiendra à l’histoire. Le défilé civil et militaire a effectivement eu lieu, avec la présence du président Paul Biya et sa femme Chantal Biya. Des messages sont adressés au président camerounais, après l’évènement.

Le journaliste Jean-Claude Mbede Fouda a écrit et publié une tribune dans laquelle il s’adresse au chef du parti du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) : « Votre seul péché est d’avoir laissé des gens voler tout l’argent du pays », lui a-t-il dit.

Au revoir M. le Président !

Fin du dernier défilé du 20 mai pour son Excellence Paul Biya, Président de la République du Cameroun. Nois. Oua rendons hommage pour votre longévité au service du pays.

Monsieur le Président. Vous dîtes ce que vous reçûtes des collaborateurs que vous nommâtes.

Vous fîtes donc ce que vous pûtes. Puisque vous fûtes trahis par les vôtres. Votre seul péché est d’avoir laissé des gens voler tout l’argent du pays, pour vous chasser du pouvoir en vous humiliant, comme ils le font aujourd’hui.

Il aurait fallu en fusiller quelques-uns sur la place publique. Pour stopper la saignée. Comme en Chine.

Maintenant que vous partez, ils vont utiliser l’argent volé pour financer la guerre de succession.

Ensuite, le reste sera injecté pour achever vos précieux projets qu’ils ont bloqués durant votre magistère.

Ainsi, ils paraîtront travailleurs, compétents et patriotes devant le peuple qui n’entend rien pardonner à votre successeur.

Maintenant que le peuple vous a rendu un hommage mérité : et tant que vous pouvez encore signer quelque chose, s’il vous plaît, monsieur le Président, faites un de rire ménage avant de partir. Puis, vous pourrez maintenant partir. Dignement. Comme vous êtes venus.

En politique, vous êtes pour les Camerounais comme Samuel Eto'o Fils : on vous aime et on vous déteste. Tout le Cameroun et toute la diaspora étaient connectés ce jour pour vous voir. Même ceux qui vous insultent avaient la nostalgie de ces gestes d’Etat que mimeront encore plusieurs générations de dirigeants. Pas seulement les gardes qui courent. Même votre gestuelle est un art.

Monsieur le Président, les Camerounais sont prêts à oublier toutes vos erreurs de gouvernance et de présidence. Ils vous demandent une seule chose : après 40 ans de règne, partez sans laisser le pouvoir entre les mains de ceux qui vont perpétuer le régime qui a détruit votre action.

Si vous partez en entraînant tous vos collaborateurs actuels et passés, vous aurez créé des conditions pour l’émergence du Cameroun en 2035. Vous rentrerez dans l’histoire. Merci beaucoup Monsieur le Président.

Je ne vous manquerai jamais de respect. Car vous êtes un patriarche et c’est une bénédiction d’atteindre votre âge. Bon repos Cher patriarche de la République. Bonne fête de l’unité !

Un honnête citoyen exilé par le régime qui vous a fait échouer.