Charles Ngah Nforgang, ancien Secrétaire national à la Communication du Manidem et aujourd’hui membre du Bureau politique de ce parti réagi à l’actualité relative à la démission de Ghonda Nounga et sur le bicéphalisme qui règnerait à la tête de ce parti.
Que se passe-t-il au Manidem ?
Rien de spécial. Dans tous les partis il y a des départs et des arrivées. Sauf que les départs sont plus médiatisés alors qu’ils sont beaucoup moins nombreux. Le moindre évènement au MANIDEM est hyper médiatisé. Il s’agit en effet de la démission de Ghonda Nounga, un camarade qui n’a pas pu s’accorder avec la position du parti sur un sujet et qui a décidé de se mettre à l’écart. C’est le signe du dynamisme d’un parti où l’on s’exprime librement et où il y a confrontation d’idées dans la pure démocratie.
Quelles sont donc les véritables raisons de la démission de votre camarade Ghonda Nounga ?
Ces raisons figurent dans la lettre de démission de notre camarade dont la presse a obtenue copie par ses soins. Notre camarade a été en désaccord avec la position du parti sur la crise post électorale au Gabon. En un mot le parti a estimé qu’il ne pouvait apporter sa caution à l’un ou l’autre des candidats qui sont tous les deux de dignes héritiers de celui qui a incarné dans sa forme la plus parfaite le néocolonialisme français en Afrique. Je vais nommer Omar BONGO, le père de Ali. Notre camarade Ghonda a pensé que de manière stratégique, nous devrions soutenir Jean PING. Que nous devrions respecter le choix des Gabonais en supposant que c’est Jean PING qui aurait gagné les élections. Ce qui malheureusement n’est pas du goût de la majorité de nos membres.
Les véritables révolutionnaires ne font pas des élections, une religion. Beaucoup de révolutionnaires qui ont une grande vision de leurs pays et qui ont accompli des œuvres grandioses ne sont pas arrivés au pouvoir par des élections. Nous pouvons citer ici Thomas Sankara, Fidel Castro et les autres. Si au Kamerun un groupe de militaires arrive au pouvoir et amorce un plan de développement important pur le pays on ne leur demandera pas d’attendre les élections.
Il faut rappeler ici qu’au MANIDEM la position du parti se décide selon le principe du centralisme démocratique et tout le monde s’aligne sur le point de vue de la majorité.
Les militants qui étaient donc opposés à la thèse de Ghonda l’ont donc poussé vers la sortie alors ?
Pas du tout. Qui l’aurait pu. Ghonda était un véritable monument au Manidem qui inspirait respect et admiration. Notre camarade a pris seul sa décision. Il en a discuté avec la direction du parti qui est le bureau politique. Des camarades ont tenté de le faire revenir sur sa décision. Et il a fait parvenir sa lettre au président du parti 24 heures avant qu’elle ne soit rendue publique.
Qui dirige vraiment le Manidem?
Ce sont des questions qui reviennent malheureusement souvent. Elles sont le fait de ceux qui ne comprennent pas le fonctionnement de notre parti. Le MANIDEM est dirigé par un Comité National de Coordination au sein duquel est élu un bureau politique qui est en fait l’exécutif de la direction, avec à sa tête un président. Ce Président est bel et bien Yebga Dieudonné qui est connu de vous tous. Celui-ci travaille collégialement avec l’ensemble des secrétariats du bureau politique. Vous voulez faire allusion à Anicet Ekane. Le Manidem se porte bien. Anicet Ekane, n’est pas un problème, mais plutôt une solution pour le Manidem
Y-a-t-il un bicéphalisme à la tête du Manidem ?
Je crois avoir répondu à cette question quand je précisais que le Manidem fonctionne sur le principe du centralisme démocratique. Bien plus, j’ai dit que le Président et répète que le Président du Manidem est Yebga Dieudonné. L’argument entretenu par le quotidien Le Messager, selon lequel le camarade EKANE est souvent invité avec le président à des évènements est une argutie. Le camarade EKANE est une personnalité dont l’auréole dépasse le cadre d’un seul parti ou d’une association comme la camarade Henriette EKWE.
En ce qui concerne sa présence dans les medias, pourquoi n’accuse-t-on pas Elimbi Lobe ou encore Célestin Njamen de faire ombrage aux dirigeants à Fru NDI du SDF. Pareil pour Sam Mbaka dans l’UDC ?