L es populations d’Ahala I au lieu dit Welcome-bar, à Yaoundé, vivent la peur dans le ventre. Se demandant, chaque jour qui passe, de quoi sera fait l’avenir. Depuis plus de 5 mois. Date à laquelle Global gaz, un établissement de distribution de gaz domestique, a installé un important dépôt du produit au quartier. 4 mètres à peine. C’est la distance, rapportent des sources dignes de foi, qui sépare l’entrepôt des habitats. Résultats de course, indiquent les mêmes indiscrétions, c’est au rythme de l’inquiétude et d’un tintamarre infernal des bouteilles vides et pleines de gaz que les riverains vaquent, alerte, à leurs occupations.
Qui aux tâches ménagères, qui au petit commerce qui alimente le coin. Ne sachant à quel Saint se vouer, eu égard au trafic d’influence et autres intrigues de bas étage, agités par le camp d’en face, renchérissent nos sources, la visite de Benjamin Mboutou, sous-préfet de l’arrondissement de Yaoundé III, a permis aux populations de s’exprimer d’une seule, même et vive voix. A la faveur de l’installation, récemment, d’un comité de vigilance contre la secte terroriste, Boko Haram, placé sous le contrôle de Joachim Efouba. Le chef de bloc de la Chefferie de 3e d’Ahala I et porte-parole des plaignants a interpellé l’autorité administrative sur le danger permanent qui plane sur la vie de ses administrés comme une épée de Damoclès. En retour, l’administrateur civil principal, ému par cette situation critique, a promis d’y voir clair.
Récriminations
Dans son allocution de circonstance, l’occasion faisant le larron, Joachim Efouba fera d’une pierre deux coups. Présentant les enjeux sécuritaires qu’impose la nébuleuse que manoeuvre dans l’ombre le sinistrement célèbre Abubakar Shekau, le chef de bloc d’Ahala I en a profité pour porter à l’attention de l’autorité publique les récriminations des populations contre la manipulation des centaines de milliers de bouteilles de gaz dans leur cadre de vie. Pour les riverains, laissera-t-il entendre, Global gaz constitue un danger public.
De jour comme de nuit. Aussi, évoquera-t-il quelques cas de désolations, enregistrés çà et là, question non seulement de marquer les esprits, mais également de susciter la réaction conséquente des autorités compétentes face à la crise. Le jeu en valait si bien la chandelle que le porte-parole de ces populations protestataires arrachera, au passage, une pluie d’applaudissements, signe manifeste d’une préoccupation collective majeure.
Réponse du berger à la bergère, Benjamin Mboutou, visiblement touché, a promis à son collaborateur de prendre les mesures qui s’imposent à cette situation à haut risque, a-t-on appris. L’on ne perd donc rien à attendre. Car, il y va de la sécurité des personnes, des biens et de la sauvegarde de la paix et de la stabilité des institutions républicaines. En attendant, force est de relever que l’installation des dépôts de gaz à travers le territoire, tout comme celle des stations-service, tiennent compte d’un certain nombre de lois en vigueur. Affaire à suivre.