• La grève des enseignants continue au Cameroun
• Le gouvernement réagit
• C’est la méthode forte ou rien
Les enseignants camerounais ont débuté depuis lundi le 25 avril 2022 une grève dans les établissements secondaires publics, une opération d’humeur dont l’instigateur est le mouvement "On a trop supporté" (OTS). Les revendications du corps enseignant sont claires depuis un moment, tout tourne autour de l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail. La persévérance des grévistes a fini par faire réagir le gouvernement.
Le ministre des Enseignements secondaires Nalova Lyonga a adressé une correspondance aux délégués régionaux de son département ministériel. Dans celle-ci, elle leur demande d’acheminer les dossiers des personnes indisciplinées dans les services des gouverneurs.
Maintenant, les pouvoirs publics passent à une phase de répression : « Au cours du premier trimestre de l’année scolaire 2021-2022, d’importantes obligations des fonctionnaires ont été régulièrement violées par quelques personnels du ministère des Enseignements secondaires. Il s’agit notamment de l’obligation de servir et de se consacrer au service, de l’obligation d’obéissance, de l’obligation de réserve », a-t-elle écrit dans sa note du 28 avril 2022.
Pour elle, la situation morbide à laquelle fait face le système éducatif n’a fait que trop durer. Par conséquent, il est temps de prendre des solutions idoines, même si on doit entendre par là des sanctions disciplinaires à l’encontre des enseignants.
« Pour remédier à cette situation, le Premier ministre, chef du gouvernement, m’instruit de prendre toutes les mesures disciplinaires que la situation impose, en liaison avec les départements ministériels concernés. Au regard de ce qui précède, j’ai l’honneur de vous engager à bien vouloir acheminer les dossiers des personnes indisciplinées dans les services des gouverneurs de région au plus tard le 05 mai 2022, en vue de l’organisation des conseils de discipline ».
Voilà qui a le mérite d’aggraver la situation sur le territoire. Certains observateurs fustigent déjà cette décision qu’ils qualifient de déplacée et d’autoritaire, un tour de force caractérisé par un manque cruel d’inspiration pour résoudre adéquatement et amicalement les problèmes posés par les enseignants.