Depuis une semaine déjà, les enseignants des Régions anglophones ont rejoint les hommes de loi de ces parties du pays dans le mouvement d’humeur qu’ils ont lancé. Les hommes politiques prennent la parole pour dire ce qu’ils en pensent.
En effet, les avocats du Common Law s’opposent farouchement à la dilution du système civil anglo-saxon au profit du Code Civil Napoléonien et revendiquent, entre autres, le respect du dualisme juridique de l’État du Cameroun, le retrait des magistrats francophones de leurs tribunaux ainsi que la création d’une Chambre du Common Law à la Cour Suprême.
En face, le Gouvernement, par une communication pernicieuse de lavage de cerveau a longtemps travaillé à suggérer au subconscient collectif que les plaintes de cette partie de notre population sont non avenues. Les enseignants ont emboité le pas aux avocats, revendiquant à cor et à cri, l’amélioration de leurs conditions de travail ainsi que le respect de leur système éducatif.
La symbolique du cercueil brandi par ces concitoyens est révélatrice du degré du courroux qui les anime. Aussi la propension de la soldatesque du régime à user de la brutalité à tort et à travers fait craindre le pire pour la stabilité de notre pays dont le tissu social est déjà fortement affaibli.
Par conséquent, aux populations du Sud-ouest et du Nord-ouest, l’Alliance des Forces Progressistes (AFP), voudrait vous témoigner sa solidarité parce que le leitmotiv de vos revendications et de votre combat est juste. Nous fondant sur l’essence de la démocratie qui est LE GOUVERNEMENT DU PEUPLE, PAR LE PEUPLE et POUR LE PEUPLE, nous faisons remarquer au régime RDPC que la tactique de la sourde oreille, de la diversion, du saupoudrage, de l’intimidation ou encore de la violence ne saurait prospérer ad vitam aeternam, face à un peuple qui manque de tout, qui se sent exclu de tout, et qui de surcroît est spolié avec frénésie et au quotidien par ceux-là même à qui nous avons confié notre devenir.
Penser continuer à gouverner le Cameroun en ce début du 21e siècle, sans perspective ni vision, avec médiocrité, arrogance, vile prétention, au mépris de tout consensus, parce qu’obnubilés par le pouvoir, n’augure rien de bon pour les générations actuelles, encore moins pour la postérité.
Nos dirigeants actuels doivent impérativement se montrer à la hauteur des défis que soulèvent les spécificités historiques, civilisationnelles, systémiques et administratives de notre pays, le Cameroun. Ceci implique que les crises de quelque entité de notre pays qu’elles proviennent, nécessitent un minimum d’intérêt, d’écoute, et de diplomatie pour leur résolution. C’est ici que le mot gouverner, prend tout son sens.
Le peuple camerounais, qu’il soit d’expression anglophone, ou francophone, a le droit en ces temps de démocratie proclamée à tout le moins, d’exprimer ses joies, ses craintes, ses oppositions, ces contrariétés en toute liberté dans la rue et sous l’encadrement des forces de l’ordre. Ne pas l’accepter, c’est être à contre-courant de l’histoire et de la dynamique des temps. Si le régime Biya ne le comprend pas aujourd’hui, alors il ne le comprendra plus jamais. Ses actes et ses décisions envers et contre le peuple souverain du Cameroun nous apportent la preuve au quotidien qu’il ne peut plus continuer à administrer, à diriger un peuple épris de liberté, de justice et de modernité et dont les aspirations le dépassent.
Au regard de tout ceci, l’Alliance des Forces Progressistes (AFP), par ma voie tient à exprimer toute sa sympathie aux citoyens blessés, humiliés ainsi qu’à la famille du défunt déjà enregistré.
L’Alliance des Forces Progressistes (AFP) attire l’attention des forces de l’ordre et des agents de l’administration sur l’urgence du respect scrupuleux des textes de lois relatifs à la liberté de manifestation, ainsi que des différents instruments internationaux de protection des droits de l’homme, dont le Cameroun est signataire. Aucune autorité administrative ou gouvernementale, aucun gendarme ou militaire ne pourra se réfugier le moment venu, derrière le prétexte des « ordres reçus d’en haut » pour échapper au châtiment de la justice qui sera alors proportionnelle aux exactions perpétrées par excès de zèle déplacé.