• Il s’agit d’une enquête exclusive de Jeune Afrique
• Elle détaille comment le processus des tests a été mené lors de la CAN
• Il est impossible pour le Cameroun de manipuler les tests
Il a fallu que Samuel Eto’o sorte de son silence pour rétablir la vérité des faits. Depuis le début de la 33ème édition de la Coupe d’Afrique des nations, le Cameroun, pays hôte était au cœur des critiques. En effet suite aux différents cas de Covid détectés sur les joueurs des autres équipes, certains ont très vite crié au complot et à la manipulation des tests en faveur du Cameroun. Or, le Cameroun n’a pas eu à s’ingérer directement dans la réalisation des tests, et a mis en place une bule autour de son équipe nationale. Jeune Afrique a enquêté sur le sujet.
« À la Coupe d’Afrique des nations (CAN), toutes les équipes sont frappées par le virus… sauf celle du pays hôte. Il n’en fallait pas plus pour alimenter la théorie du complot. JA démêle le vrai du faux.La folle rumeur n’en finit pas de s’emballer depuis le match d’ouverture du 9 janvier entre le Burkina Faso et le Cameroun. Avant même le début de la compétition, quatre footballeurs burkinabè étaient en effet testés positifs, tandis que les Camerounais étaient tous passés entre les mailles du filet du Covid-19.En réalité, les premières vagues autour du protocole sanitaire de la CAN remontent à la fin décembre 2021. Dans un courrier adressé à la FIFA, l’Association européenne des clubs (ECA) marquait sa désapprobation quant à la volonté de la Confédération africaine de football (CAF) de libérer les joueurs convoqués à la CAN dès le 27 décembre, alors que le championnat d’Angleterre, qui ne connaît pas de trêve de fin d’année, se poursuivait », a décrit Jeune Afrique dans son article.
« Dans le même temps, l’ECA menaçait de ne pas libérer les internationaux africains pour la CAN, s’inquiétant du protocole sanitaire mis en place pour préserver la santé des joueurs face à l’épidémie de Covid-19. Face aux réticences des clubs européens, la CAF a dû présenter des garanties. Elle a annoncé que des contrôles quotidiens seraient organisés pour tous ceux, à savoir les joueurs et le staff, qui auraient accès aux aires de jeu.
Plus important encore, pour rassurer l’ECA, la CAF a choisi l’entreprise suggérée par les Européens pour procéder à ces tests : Unilabs, leader européen du diagnostic médical présent dans 17 pays à travers le monde, qui possède une expertise dans la couverture d’événements de l’envergure de la CAN. Ce laboratoire avait déjà fait ses preuves lors du dernier Euro et sa filiale de Dubaï avait été retenue lors de la Coupe arabe de la FIFA, en décembre 2021, au Qatar. Il a par ailleurs été engagé pour le WebSummit de Lisbonne, l’Expo 2020 Dubaï, le Tour de France et divers événements sportifs en Suisse et en Slovaquie », poursuit le magazine panafricain.
« Les équipes qui ont débarqué au Cameroun étaient conduites par Shimaa Sabri, directrice des opérations au sein d’Unilabs Moyen-Orient et Afrique. Leur mission, tester joueurs et encadreurs pendant la CAN. Sur le terrain, son personnel travaille selon des procédures que le siège genevois estime, dans ses différents communiqués, fiables : une fois les prélèvements effectués, les équipes médicales traitent les échantillons sur place et communiquent les résultats aux individus et au personnel médical de l’équipe par SMS et e-mail. Dans tous les cas, Unilabs et la CAF sont formels : aucune manipulation des résultats n’est possible », conclut Jeune Afrique qui innocente le Cameroun.