La délégation régionale du ministère de l’élevage, des Pêches et des Industries animales (Minepia) de l’est a procédé, hier, à l’incinération de 90.000 œufs dans une grande fosse au quartier «Elevage» à Bertoua, cheflieu de la région de l’est, conformément à la loi no 2000 du 19 décembre 2000 portant réglementation de l’inspection sanitaire vétérinaire au Cameroun et considérant la confirmation de la grippe aviaire dans certaines zones.
Les 90.000 œufs étaient emballés dans 250 cartons. Selon le Dr Jacques Teerenstra Njomika, délégué régional du Minepia, qui a supervisé l’opération, «cette importante cargaison a été saisie à Bonis, à l’entrée sud de la ville de Bertoua depuis environ une semaine par les équipes de contrôle mises sur pied dans le cadre de la surveillance active contre la grippe aviaire».
D’après les équipes qui ont effectué cette saisie, «le camion immatriculé CE 991 HF, qui transportait ladite cargaison n’avait aucune traçabilité».
L’un des membres de l’équipe de contrôle du Minepia affirme par ailleurs que «tout ce qu’on peut dire c’est que ce camion intercepté en provenance de Yaoundé était en partance pour le Grand Nord».
Au vu de la quantité impressionnante des œufs saisis, les responsables du Minepia à l’est pensent que «ces œufs ont été sûrement collectés dans plusieurs localités, compte tenu du fait qu’une seule ferme ne peut pas facilement fournir une telle quantité à un seul client».
Ce flou autour de l’origine de la cargaison laisse prospérer l’idée selon laquelle, «ils ont été collectionnés à l’Ouest où la vente des poulets et des œufs a été formellement interdite par le gouverneur de cette région et dans le département du Mfoundi».
Pistes clandestines
Rappelons que sur initiative de la Chambre d’agriculture, des pêches, de l’élevage et des forêts du Cameroun (Capef) et avec l’expertise du Minepia, les éleveurs de volailles de l’Est s’étaient réunis à Bertoua le 09 juin dernier pour faire le point de la situation de cette épidémie.
À cette occasion, Dr Jacques Teerenstra Njomika avait affirmé que «la grippe aviaire n’était pas encore à l’Est, mais que les éleveurs et les professionnels de ce secteur devaient se battre pour protéger leur volaille, autant que l’Etat se bat pour combattre cette épizootie au niveau national, surtout que l’Est est frontalière avec la région du Centre, l’un des foyers déclarés ».
Parmi les mesures que les éleveurs devraient prendre pour éviter la propagation de la grippe aviaire, il était question de «prendre les produits dans les élevages fiables, exiger le certificat sanitaire et interdire l’accès aux personnes étrangères dans les fermes.Ils devaient aussi avoir la notion de nettoyage ou de désinfection de leur matériel, des véhicules, des mains, et avoir un programme de vaccination bien défini pour toutes les maladies et toujours se faire accompagner par un vétérinaire».
Sur le plan local, le délégué régional avait créé des barrières de contrôle systématique à Atok pour les produits avicoles en provenance de la région du Centre, à GarouaBoulaï à l’entrée nord de la région et à Bouam, à l’entrée de l’est par Nangaeboko, afin de traquer ceux qui auraient l’intention d’emprunter des pistes clandestines.
Dans ces postes de contrôle phytosanitaire, les agents du Minepia procèdent à la fouille systématique des œufs, des poussins et du poulet qui entrent et sortent de la région.
C’est donc ce déploiement qui a permis à ces équipes de mettre la main sur cette cargaison d’origine douteuse