Le ministre Délégué à la présidence de la République, Chargé de la Défense (Mindef), Edgar Alain Mebe Ngo’o serait sur les braises ardentes. En effet, il se dit dans le sérail que la récente grève, le 7 septembre 2015 à Yaoundé, de plus de 200 soldats camerounais revenu de la Mission de stabilisation de la Centrafrique, sous l’égide de l’Union Africaine, pourrait être la pierre d’achoppement de ce baron du régime de Yaoundé.
Dans son édition du vendredi 18 septembre 2015, le quotidien Mutations que l’affaire fait grand bruit, surtout qu’on n’a jamais, dans l’histoire de l’armée camerounaise, vu des militaires sortir des casernes pour protester dans la rue. Le journal indique que pour certains observateurs, le Mindef a failli à son devoir : celui de la coordination et du contrôle des forces de défense, l’une des missions dévolues à son département ministériel. « Si non, comment comprendre cette grogne des militaires dont les prémices étaient déjà perceptibles en interne ? », s’interroge Mutations avant d’ajouter qu’il se murmure même que les échos de cette grève des militaires seraient parvenus à l’oreille d’Edgar Alain Mebe Ngo’o.
Conscient de ce qui, dans les prochains jours, pourrait constituer l’objet de sa chute, Mebe Ngo’o est en train de prendre des mesures pour que pareil cas ne se reproduise plus. Le quotidien Mutation en veut pour preuve son discours prononcé à l’occasion de l’installation, mercredi dernier à Garoua (Nord), du commandant de la 3ème région interarmées, Fréderic Ndjonkep Meyomhy. Il a prescrit à ce dernier de respecter « tous les droits » des soldats. « En particulier dans l’attribution des primes d’alimentation qui sont de 2 000 F CFA, et de la prime de guerre qui est de 30 000 F CFA », en même temps qu’il doit « veiller au respect de la discipline dans les rangs, gage de rectitude et d’efficacité dans l’exécution ».
Les débats sont désormais en cours, notamment au Mindef, pour savoir si les « manifestants » doivent être sanctionnés ou pas. Mutations indique qu’Edgar Alain Mebe Ngo’o a la réputation de « père fouettard ». Il s’était illustré par des sanctions prises contre les « flics ripoux » du temps où il était Délégué général à la sûreté nationale (DGSN), poste qu’il a occupé de 2004 jusqu’à sa nomination à la Défense en 2009. L’on se souvient des sanctions qu’il avait prises le 24 septembre 2006, avec la révocation de trois commissaires de police accusés de corruption.
Meba Ngo’o fera-t-il montre de la même fermeté dans le cas des militaires ? La question demeure. Une chose demeure : cet originaire de Sangmelima, dans le Dja et Lobo (département du chef de l’Etat), obéira certainement aux instructions de la « très haute hiérarchie ». Après tout, commente Mutations, ne présente-t-on pas l’ancien directeur du Cabinet Civil de la présidence de la République du Cameroun (1997-2005) comme le « fils » de Paul Biya, le chef suprême des armées ? « Le dauphin » pour succéder au prince et qui bénéficie du soutien de son « père », souffle-t-on dans le sérail.