La mission du jour commence tout d’abord par la « marche commando» effectuée sur une distance de 5 km par les 200 hommes de la gendarmerie du Nord. En vue du maintien en condition opérationnelle des unités mobiles du groupe d’escadrons numéro 6, ces militaires bénéficient depuis le 18 novembre d’un recyclage à Garoua, et ce jusqu’au 29 du même mois.
Bien avant la mise en scène des connaissances acquises pendant une semaine au champ de tir de Pitoa, cette réadaptation vise à permettre à la Légion de gendarmerie du Nord de disposer en permanence d’unités entraînées et prêtes à faire face à toute éventualité. « Il s’agit de préparer nos hommes pour pouvoir faire face à toutes les formes de trouble à l’ordre public en leur rappelant les fondamentaux du maintien de l’ordre et l’instruction sur le tir», explique le Colonel Henri Tchinda Mbouzikeu de la légion de gendarmerie du Nord.
Dans la mise en pratique du module sur le maintien de l’ordre et l’intervention professionnelle, les apprenants ont démontré, pendant la mise en scène, les techniques de refoulement des manifestations, l’utilisation des lanceurs et des grenades, les réactions à une attaque d’une unité par arme à feu, le secours au combat, la libération des otages, entre autres.
La gendarmerie est certes prête à rétablir l’ordre public, mais donne également la possibilité au camp adverse de revenir à la norme en utilisant des forces proportionnelles à ce dernier. « Nos hommes doivent avoir à l’esprit de façon permanente que le maintien de l’ordre que nous faisons est un maintien de l’ordre à visage humain. Tout à l’heure, lors de la mise en scène, vous avez vu qu’il y a eu une progressivité dans les interventions de force. Au début, c’est allé doucement, mais quand la foule a durci le ton, nous avons également employé des méthodes plus fortes jusqu’à réduire les barricades que vous avez observées », indique le colonel Henri Tchinda Mbouzikeu.
Pendant cette mise en scène qui a opposé les activistes du village Boganda, réclamant une indemnisation de leurs cultures saccagées par les animaux du village Makuda, la sous-préfecture de la localité de Bapda a fait l’objet d’un spectacle. Les apprenants ont réagi avec bravoure pour rétablir l’ordre. Ils étaient protégés, de la tête aux pieds, par des casques, des aérosols, brassards, ceinturons et gants.
Pour la réalisation de cette simulation, la légion de gendarmerie du Nord a mis tous les matériels nécessaires à la disposition des apprenants pour rendre la manifestation perceptiblement plus réaliste. « Nos matériels majeurs ont été mis à contribution, notamment le véhicule d’intervention de dispersion qui a joué un grand rôle. L’utilisation des grenades se fait de manière mesurée. Donc, il ne s’agit pas de travailler la force de manière disproportionnée et je suis très satisfait de ce résultat », relève Henri Tchinda Mbouzikeu.
Pour meubler cette séance d’entraînement, les apprenants, constitués en séries de 13 et encadrés par leurs aînés, ont à tour de rôle procédé aux différents tirs de dix munitions chacun. C’était en présence des hauts responsables et gradés de la légion du Nord et de la région de gendarmerie numéro 3.