Actualités of Wednesday, 24 May 2023

Source: www.camerounweb.com

Gros dossier : le ministre Beti Assomo est cuit avec ces nouvelles révélations explosives

Affaires foncières Affaires foncières

L’injustice prévaut dans le pays. Le comble c’est quand les autorités aussi la commettent. Le ministre de la Justice Joseph Beti Assomo est accusé dans des affaires louches qui nécessitent une attention particulière parce que plusieurs victimes crient au secours.

« Affaires foncières de Yaoundé : ces autochtones de Yaoundé ont le droit de réclamer leurs terres ancestrales spoliées par le ministère de la Défense. L’appropriation des terres coutumières appartenant aux populations autochtones de la ville de Yaoundé d'Olezoa et de Ngoa et Kelle, propriétaires originels des terrains aux lieux dits plateau Atemengue et autres par l'État du Cameroun, pris en son ministère de la Défense, sous prétexte qu'elles relèveraient, par décision administrative du domaine national ou privé de l'État, relève de l'injustice.

C'est une atteinte au droit fondamental de la vie de cette communauté Emveng. Lorsque l'État du Cameroun, sous sa forme juridique de territoire a été créé par la colonisation allemande, certaines terres étaient exploitées ou appartenaient déjà aux populations autochtones qui y vivaient depuis des siècles. C'est le cas des terres susvisées.

Ces colons ont entrepris de prendre de force les terres coutumières sur la base de leurs propres décrets et décisions. C'est ce qui est par exemple à l'origine de l'affaire foncière qui a opposé l'État allemand à la collectivité coutumière Bell ayant comme roi le prince Douala Manga Bell.

D'ailleurs l'Allemagne vient de reconnaître officiellement cet abus. Cette politique de spoliation des terres coutumières par des actes administratifs, a continué avec les colons français. C'est le cas des terres coutumières d'Olezoa et de Ngoa et Kelle, depuis au centre d'un conflit avec le ministère de la Défense qui occupe illégitimement et irrégulièrement leurs terres.

En effet pour installer le service des armées à Yaoundé, le colon français avait pris un arrêté le 15 février 1941 qui classait les terres coutumières du plateau Atemengue dans le domaine privé de l'État. Et c'est sur la base de cet arrêté inique que le ministère de la Défense qui est l'État du Cameroun, s'est fait délivré lui-même en 1972, un titre foncier sur ces terres coutumières.

Comment peut-on être Camerounais, victime de la colonisation et valider l’injustice coloniale ? C'est une honte. Monsieur le secrétaire général de la présidence de la République qui est le véritable ministre de la Défense au vu de l'organisation de la présidence de la République, et le ministre de la Défense devraient se regarder dans le miroir.

Ils ont trahi la lutte de nos pères en continuant les maltraitances des colons sur nos populations. En 1974, l'État du Cameroun indépendant, a aussi entériné cette odieuse manière d'arracher les terres coutumières par des décisions administratives unilatérales comme le faisaient les colons, avec l'adoption d'une curieuse loi foncière qui obligera les autochtones à immatriculer leurs terres coutumières, à défaut, l'État en devient propriétaire.

Un vrai subterfuge pour arracher les terres coutumières sans débourser un franc. Dès lors, l'État pouvait donc décider de délivrer un titre foncier ou pas, au profit d’une propriété coutumière, selon qu'il s'y intéressait ou pas.

D'ailleurs la plupart des communautés coutumières qui ont pu immatriculer et obtenir un titre foncier, avaient en leur sein de puissantes élites. Celles qui n'en avaient pas ou étaient soupçonnées de militer clandestinement dans l'UPC ou au PDC d'André Marie Mbida, n'ont jamais pu immatriculer leurs terres.

C'est ainsi que de nombreux terrains coutumiers de la ville de Yaoundé se sont retrouvés prétendument sans maître, ou classés dans le domaine national ou privé de l'État. C'est le cas par exemple des terres sur lesquelles est construit le palais d'Etoudi. Si l'État tient absolument à occuper les coutumières de certains peuples pour des raisons stratégiques ou d'utilité publique, qu'il les achète en bonne et due forme comme toute personne.

La Société civile des réconciliateurs dénonce dès lors ce grossier abus foncier sur les populations coutumières d'Olezoa à Yaoundé et appelle le peuple camerounais à soutenir et à se mobiliser derrière cette communauté villageoise. Cette expropriation des populations d'Olezoa et de Ngoa et Kelle de leurs terres coutumières est la continuation et la perpétuation des maltraitances coloniales que nous ne saurons tolérer et valider ». C’est signé Me Christian Bomo Ntimbane.