Deux ressortissants camerounais résidant en Californie ont été arrêtés dans le cadre d’une vaste affaire de fraude et de blanchiment d’argent. Ils sont accusés d'avoir dirigé un réseau complexe qui aurait causé plus de 10 millions de dollars de pertes à plus de 100 victimes, dont beaucoup étaient des personnes âgées. Sylas Nyuydzene Verdzekov, 38 ans, de Chino Hills, et Lovert Che, 44 ans, de Lomita, ont été placés en détention fédérale ce jour, tandis qu’un troisième suspect, Mustapha Nkachiwouo Selly Yamie, 29 ans, d’Inglewood, est activement recherché par les autorités américaines.
Selon l’acte d'accusation, ces individus sont accusés de complot en vue de commettre du blanchiment d’argent. Ils doivent comparaître devant le tribunal de district des États-Unis à Los Angeles. Le procureur américain par intérim, Joseph T. McNally, a déclaré : « Ces accusés ont élaboré un système sophistiqué de fraude qui s’en est pris à nos citoyens les plus vulnérables. Non seulement ils ont volé l’argent des victimes, mais ils leur ont également volé leur sécurité et leur confiance. »
L’enquête révèle que Verdzekov, Yamie, Che, et leurs complices ont créé au moins 36 sociétés fictives en Californie, sans activité légitime, dans le but de blanchir l’argent volé. En utilisant de faux documents d’identité, ils ont également ouvert 145 comptes bancaires et 32 boîtes aux lettres dans le sud de la Californie. Le stratagème visait particulièrement des victimes âgées, contactées via des appels téléphoniques ou des e-mails frauduleux. Les escrocs se faisaient passer pour des représentants des forces de l’ordre ou des entreprises bien connues, les convainquant que leurs comptes bancaires étaient compromis et devaient être protégés en transférant de l’argent vers des comptes sous leur contrôle.
Les victimes, souvent désemparées, transféraient de l’argent par virements bancaires, chèques ou mandats, croyant protéger leurs avoirs. Les fonds ainsi collectés étaient ensuite blanchis via des comptes frauduleux avant d’être utilisés pour des dépenses personnelles, telles que le paiement de loyers. Dans un autre cas, les accusés se sont fait passer pour des propriétaires immobiliers, escroquant leurs victimes en simulant des transactions de vente fictives.
L'agent spécial John Pasciucco, en charge de l'enquête pour le bureau de Los Angeles, a précisé : « La fraude financière ciblant nos aînés est malheureusement un moyen utilisé par de nombreuses organisations criminelles transnationales pour s’enrichir. Nous restons déterminés à protéger les plus vulnérables et à sensibiliser le public aux signes de ces escroqueries. »
Le groupe de travail sur la fraude documentaire, le FBI de Honolulu, le service de sécurité diplomatique et les services postaux américains participent à cette enquête en cours. Les procureurs Sarah S. Lee et Gregg E. Marmaro de la section des fraudes majeures poursuivent cette affaire. En cas de condamnation, Verdzekov, Yamie et Che risquent jusqu’à 20 ans de prison.
Les autorités appellent toute personne suspectant avoir été victime d'une telle fraude à contacter immédiatement sa banque ou son institution financière pour tenter de récupérer les fonds. Il est également recommandé de signaler toute escroquerie sur le site du FBI dédié à la cybercriminalité : www.ic3.gov.