Depuis quelque temps maintenant, un problème de terres oppose plusieurs communautés du pays. Les unes accusent les autres d’accaparer leurs biens fonciers de façon injuste. La situation donne lieu à des affrontements sur les réseaux sociaux et parfois à des violences physiques dans les différentes localités concernées.
L’écrivaine Calixthe Beyala a été interpellée par plusieurs hommes et femmes sur la question. Ces derniers demandent à la romancière de réagir par rapport à cette situation d’injustice caractérisée. La Camerounaise a publié un message sur les réseaux sociaux pour se défense.
Calixthe Beyala explique que « quand la haine habite les cœurs, le monde s'assombrit. Je prie tous ceux-là qui m'écrivent pour se plaindre des bamilékés – qu'ils appellent narquoisement tes frères – qui selon eux volent leurs terres, de cesser de le faire.
Je ne suis en rien concernée par ces choses, car ces terres resteront sur terre, imperturbables sur le globe alors que nous serons tous morts. Que de haine pour si peu. Je ne suis pas habilitée ni n'ai été nommée par quiconque à faire quoique ce soit ; ma famille à moi n'a jamais profité de personne.
Ce sont au Cameroun des commerçants autonomes qui ne font aucun marché d'État et ailleurs mes frères sont des hauts commis d'État notamment en République centrafricaine (RCA). J'ai aussi des terres dans le Centre, héritage de mes ancêtres Eton, treize (13) hectares, car femme Eton, je le suis aussi.
Je trouve dommageable pour notre pays que certains pensent si mal de leurs semblables. Je crois fermement que le Cameroun est un et indivisible. Que ce rejet de l'autre n'améliorera la situation de personne dans ce pays qui fut émotionnellement si beau.
Pour ceux qui insistent sur ces sordides histoires de terre, je les invite à porter leurs doléances auprès des chefs bamilékés, plus habilités que moi à trouver des solutions. A moins qu'ils ne préfèrent s'adresser. Des bisous à tous dans la paix et l'amour ».