Actualités of Thursday, 1 March 2018

Source: Le Détective

Guerre Ambazonie: René Emmanuel Sadi l’homme de la situation?

la situation dans la zone anglophone reste préoccupente la situation dans la zone anglophone reste préoccupente

Efficacité et discrétion. Tels sont les binômes qui, n’en déplaisent aux oiseaux de mauvais augure, s’inscrivent Serge Alima au centre des préoccupations du ministre de l’Administration territoriale et de la décentralisation depuis l’enlèvement, il y a peu, du sous-préfet de Batibo et du délégué régional aux Affaires sociales pour le Nord-Ouest.

Au regard du contexte actuel fortement tributaire de la tournure prise par les évènements survenus dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, l’on assiste à une radicalisation graduelle des activistes qui, par divers actes, attaques et attentats d’une violence inouïe, ont pris pour cibles les autorités administratives, les forces de défense et de sécurité, les emblèmes de la République et les symboles de l’Etat, mais aussi des patriotes attachés à la cohésion et à l’intégrité de la Nation.

En témoigne l’enlèvement, le 11 février dernier, de Marcel Namata Diteng, ci-devant sous-préfet de l’arrondissement de Batibo, département de la Momo, région du Nord-Ouest et, quelques jours plus tard, d’Animbom Aaron Ankiambom, délégué régional des Affaires sociales pour le Nord-Ouest. Depuis lors, René Emmanuel Sadi, ministre en charge de l’Administration territoriale et de la décentralisation (Minatd), réputé pour sa discrétion, s’active pour retrouver les deux otages des sécessionnistes. Depuis Yaoundé, René Emmanuel Sadi suit avec une attention particulière le déroulement des évènements dans la partie anglophone du pays. Sans tambour ni trompette, le Minatd qui est d’une rare méticulosité et d’une vigilance méthodologique légendaire, donne des consignes précises aux chefs-terres en vue de préserver l’ordre et la paix. De la sorte, Lele Tchoffo Lafrique, gouverneur de la région du Nord-Ouest, entouré des forces de maintien de l’ordre, a récemment effectué une descente sur Batibo, afin d’évaluer la situation après les enlèvements des deux personnels de l’Etat. Dans la foulée de cette descente sur le terrain, le préfet du département de la Momo, Absolom Monono, vient de présider une réunion de crise dans la localité de Batibo. Les assises qui ont réuni le sous-préfet par intérim et le maire de Batibo, les sénateurs et députés de la Momo, les élites, les leaders des partis politiques ainsi que les autorités religieuses et traditionnelles de cette localité, ont porté sur la récurrence des violences perpétrées par de présumés sécessionnistes dans cette partie du pays localité ces derniers jours.

En dépit de l’important et impressionnant déploiement des diverses composantes des forces de sécurité, sous la coordination des autorités administratives locales et la diligence du Minatd, les otages n’ont toujours pas été retrouvés. Mais les recherches se poursuivent. Les chefs traditionnels de la région du Sud-Ouest du Cameroun se préoccupent elles aussi du sort de leur fils, Namata Diteng, dont ils sont sans nouvelle depuis le 11 février dernier. Ce jour-là, en effet, le chef-terre a été enlevé par des inconnus qui ont incendié son véhicule. Il s’apprêtait pourtant à prendre part aux festivités de la fête de la Jeunesse. La disparition de cet originaire du Sud-Ouest a motivé une concertation entre la conférence des chefs du Sud-Ouest (Swecc) et l’association des élites du Sud-Ouest (Swela). A l’issue de cette rencontre, ces entités ont envoyé deux émissaires à Batibo pour rencontrer leurs homologues chefs traditionnels. A Batibo, les émissaires de la région du Sud-Ouest ont appelé les autorités traditionnelles de cette localité à faire tout ce qui est en leur pouvoir pour retrouver Marcel Namata Diteng, car, le sous-préfet enlevé n’est pas seulement le seul appui de sa famille (très pauvre), mais il est surtout le modèle de toute la communauté dont il est originaire.

Les chefs traditionnels de Batibo ont répondu favorablement à cette requête. D’ailleurs, vendredi dernier, ils ont fait parvenir une lettre aux autorités administratives dans laquelle ils ont exprimé leur intention de soutenir les forces de l’ordre dans la recherche du sous-préfet enlevé. Ils en ont profité pour condamner les violences observées dans les régions anglophones et appeler au dialogue entre les différents acteurs susceptibles de ramener la paix dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest.