C’est en des mots à peine voilés et pour sa première visite au Cameroun en tant que secrétaire général du Commonwealth que Patricia Scotland a invité les autorités camerounaises au respect de la charte et à l’implication des femmes et jeunes dans les cercles de décisions pour un développement durable.
Dans une allocution déclamée par un interprète, Patricia Scotland a insisté sur le respect des valeurs du club des gentlemen par le Cameroun afin que celui-ci soit prospère à termes. Il s’agit de la paix et la sécurité internationale, la croissance durable, le développement et l’Etat de droit.
Cela passe par exemple par le renforcement de la gestion des élections. Pour Patricia Scotland il faut continuer à « mettre l’accent sur l’Etat de droit en construisant et en renforçant les institutions de gouvernance et en promouvant les meilleures pratiques ». Les questions de genres ont également été au rendez-vous.
Ainsi sur le taux de 31 % d’implication des femmes dans la politique, le Commonwealth « exhorte le Cameroun à poursuivre dans cette voie et à faire davantage ». Un travail de longue haleine puisque l’institution cherchera « à responsabiliser les Etats-membres pour atteindre 50-50 d’ici 2030 » un quota conforme aux objectifs de développement durable et à la charte du Commonwealth.
Les jeunes qui représentent 60 % de la population doivent être associés. Ce qui passe nécessairement par un transfert d’expériences ou mieux de leur « donner des compétences afin qu’ils puissent contribuer positivement non pas seulement pour nos économies mais à travers tous les autres aspects de nos sociétés. »
Mauvais élève
Pour ce qui est de la crise anglophone le Commonwealth s’engage par tous les moyens à « préserver l’unité et l’existence pacifique de tout membre de notre famille. » tout en nuançant son propos le secrétaire général du club des gentlemen conseille les parties en conflit que « la friction et la division n’encouragent pas l’aptitude à faire la paix que tous les citoyens du Cameroun veulent » d’où son vibrant appel à « embrasser la paix et l’unité et à résoudre toutes divergences par un dialogue pacifique … » ; cela dans le strict respect de la « démocratie, Etat de droit et respect des droits de l’homme ».
Présenté par certaines organisations non gouvernementales comme le mauvais élève en matière de gouvernance et de respect des droits de l’homme le pays de Paul Biya sait désormais à quoi s’en tenir. Le Cameroun est membre de cette organisation depuis 1995, il y a occupé d’importantes fonctions comme c’est le cas en ce moment la vice-présidente de l’Assemblée nationale et député du Rdpc, Emilia Monjowa Lifaka, qui a été élue présidente du comité exécutif de l'Association parlementaire du Commonwealth pour les trois prochaines années et Jules Doret Ndongo, ministre délégué à l’administration territoriale en charge des collectivités territoriales décentralisées qui a été élu vice-président du forum du développement local au mois de novembre dernier.