Actualités of Tuesday, 26 December 2017

Source: www.camerounweb.com

Guerre Ambazonie: éffrayante prédiction du gouvernement russe

La menace risque de se généraliser La menace risque de se généraliser

Des spécialistes de la géopolitique et des questions sécuritaires contactés par le site d’information du gouvernement russe sputniknews.com, révèlent que le spectre sécessionniste risque de se généraliser dans plusieurs régions en Afrique au cours de l'année 2018.

Ci-dessous l’intégralité de l’article publié sur le site sputniknews.com sous le titre « En 2018, le spectre sécessionniste planera encore sur l’Afrique » :

« Ambazonie » au Cameroun, le Somaliland en Somalie, le Biafra au Nigéria, et même le « Nord-Centrafrique » ou l’Azawad au Mali malgré la paix (fragile) qui y règne. L’Afrique entamera en 2018 avec des sécessionnismes en action ou en latence.

Un président qui décide de ne pas se présenter pour un nouveau mandat. Un scrutin présidentiel qui se déroule, en novembre 2017, sans violence. Des résultats qui sont reconnus, en dépit d’irrégularités, par l’opposition.

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Le Somaliland est déjà désigné comme un bon élève dans cette région, la Corne de l’Afrique, où règnent des Etats autoritaires. Il est loin pour autant d’être «un Etat modèle » en matière de démocratie faute d’un petit détail qui lui manque. Ce n’est justement pas (encore) un Etat.

Bordée par le Djibouti et l’Ethiopie, cette région autonome de la Somalie avait pourtant autoproclamé son indépendance dès 1991, et dispose de sa propre constitution depuis 2001. Mais jusqu’à aujourd’hui, le Somaliland n’est reconnu par aucun Etat au monde.

« Le Somaliland parie sur la stabilité et la démocratie pour arracher à la communauté internationale, à terme, une reconnaissance», analyse Amira Abdelhalim, chercheuse spécialiste de l’Afrique subsaharienne au Centre Al-Ahram des études politiques et stratégiques au Caire.

La « stratégie » du Somaliland est pourtant loin d’être partagée par d’autres entités animées par les mêmes velléités sécessionnistes. L’année 2017 a été ponctuée, entre autres perturbations politco-sécuritaires, par la crise du « Cameroun anglophone ». Dans ce pays d’Afrique centrale, l’agitation tourne depuis quelques mois à l’insurrection armée dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.

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La simple contestation de la « franconisation » des systèmes éducatif et judiciaire s’était amplifiée crescendo, avec la domination d’une frange séparatiste de la zone anglophone qui entend obtenir l’indépendance de « l’Ambazonie », la « République » autoproclamée.

Dans le Nigéria voisin, pays où « l’abandon » d’un Nord défavorisé avait déjà été un terrain favorable à la naissance de Boko Haram, un groupe insurrectionnel devenu terroriste, des groupes indépendantistes du Sud-Est réclament toujours un référendum d’autodétermination, pouvant ouvrir la voie à l’indépendance du Biafra.

C’est dans ce contexte que des actes de sabotage ont provoqué, en 2016, la chute de production de l’or noir dans ce pays membre de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP).

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Les exemples sont légion, même si les revendications savent se mettre aussi en veilleuse. Aujourd’hui, la situation en Casamance, région du Sud du Sénégal, n’est pas inquiétante. Au Mali ou en Centrafrique, en revanche, pays où la paix reste fragile, on n’est jamais à l’abri du réveil des « vieux » démons sécessionnistes du Nord.

Aujourd’hui, il est inconcevable d’envisager, sous un même prisme, le sécessionnisme en Afrique. Il s’agit, d’ailleurs, d’une réalité qui dépasse le cadre africain. Le cas de la Catalogne, comme celui de dizaines de mouvements autonomistes ou indépendantistes à travers le monde, qu’ils soient en activité ou en veilleuse, sont suffisamment probants.

Toutefois, il demeure possible de pointer un facteur commun. Celui d’une crise des Etats nationaux. « Ces tendances s’analysent, le plus souvent, comme une réaction au défaut d’intégration de toutes les composantes, notamment ethniques, au sein d’un Etat central et national», relève la chercheuse égyptienne.

Du Cameroun anglophone au Soudan du Sud, en passant par la crise du Biafra, le sécessionnisme en Afrique s’adosse à des tensions puisant leur origine dans l’histoire de ces dernières décennies. Qu’est ce qui explique, en revanche, qu’une Erythrée ou un Soudan du Sud puissent accéder à l’indépendance (respectivement en 1993 et en 2011), alors que des entités poursuivant les mêmes objectifs enregistrent moins de succès?

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« Le jeu des intérêts et des rapports de force au niveau international est un élément à prendre en considération», explique à Sputnik Amira Abdelhalim, qui rajoute que la persistance des violences liées aux revendications peut rendre la sécession inévitable.

Pour le géopoliticien Hichem Ben Yaïche, le cas du Soudan du Sud est assez particulier dans la mesure où il y avait eu « une préparation psychologique (au niveau de l’opinion publique et de la communauté internationales, ndlr) de la naissance de cet Etat », au demeurant « artificiel et qui ne pourra survivre faute d’institutions étatiques et d’une culture d’Etat-nation ».

« A travers ses erreurs, notamment en réprimant férocement sa population civile, Khartoum s’est mis à dos le monde entier. Par ailleurs, il y a cet antagonisme Islam/Chrétienté, qui a joué pour doter les Chrétiens de leur propre pays (ce paradigme se retrouve aussi dans les velléités séparatistes en Centrafrique, ndlr) Tout cela fait partie d’un tas d’ingrédients qui ont poussé, au niveau international, à la partition de 2011. La crise était à un tel point que l’ONU n’a pu qu’avaliser! », analyse Ben Yaïche, dans une déclaration à Sputnik.

Les Nations unies, ce « lieu de négociations par excellence », n’en demeure pas moins un acteur-clé pour déterminer l’issue de nombreuses crises, notamment celles liées aux séparatismes.

Des négociations entre les pays membres du Conseil de sécurité font que telle crise soit « captée par le radar de l’ONU », et pas une autre, d’après cet expert qui y voit le résultat de « menus de priorités différents » des cinq membres permanents. La présidence tournante de cet organe, et plus généralement, le système de rotation qui permet régulièrement à 10 nouveaux Etats d’avoir voix au chapitre, sont autant d’éléments qui entrent en ligne de compte et déterminent l’issue de ces négociations.

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« Il y a plein de crises en Asie ou en Amérique latine dont personne n’entendra parler. C’est toujours en fonction des rapports de force et des intérêts de chaque Etat», explique encore Ben Yaïche.

A ce facteur, se rajoute ce que cet africaniste appelle « la géopolitique de l’information» laquelle, combinée aux discussions de couloirs à l’ONU, fera qu’une question accède, plus ou moins facilement, à une médiatisation internationale.

« Tout le monde savait depuis un moment pour les migrants réduits en esclavage en Libye. Mais à partir du moment où une grande agence internationale s’en est saisie, c’est devenu viral. Ce sont les grandes agences qui ont les moyens d’intensifier l’information qui donnent le tempo», affirme Ben Yaïche en référence au « marché aux esclaves » dans ce pays.

« Ambazonie », Biafra, « Nord-Centrafrique », République Sahraoui, Azawad ou Somaliland. L’Afrique entamera 2018 avec des sécessionnismes, en action ou en latence, chacun sa logique propre.

Auront-ils raison de l’intangibilité des frontières, dogme issu de la décolonisation, qui a cherché le vivre ensemble dans le légalisme international?