«Il y a une escalade de la violence» dans les régions de l'ouest à majorité anglophone du Cameroun. C'est l'aveu du porte-parole du gouvernement, après la mort de trois membres des forces de l'ordre jeudi 1er février. La crise dure depuis plus d'un an dans ces zones anglophones. Les revendications, initialement d'ordre social, sont devenues politiques et certains groupes privilégient désormais des actions armées.
Selon l'organisation International Crisis Group, au moins 23 gendarmes et policiers camerounais ont été tués ces trois derniers mois et 75 civils tués par les forces de sécurité depuis septembre dernier. Pour Hans de Marie Heungoup, chercheur à International Crisis Group, une insurrection tente de prendre pied depuis trois mois.
« Cette insurrection s’articule pour l’instant autour de groupes d’autodéfense. Il y en a plus d’une dizaine présents dans les deux régions, mais aussi deux ou trois principales milices, en particulier l'Ambazonia Defense Forces (ADF) et les Southern Cameroon Defense Forces (SCDF). Il y en a deux avec des acronymes différents. Ce sont ces milices principales, qui, de concert avec les groupes d’autodéfense, organisent des attaques de basse intensité contre les postes militaires, les postes de gendarmerie et les postes de police ».
Il est difficile de savoir avec précision quel est le nombre de combattants dans chacune de ces milices ou groupes d’autodéfense « mais au sein des différentes milices cela tournerait autour d’une centaine de combattants. Et (...) la plupart des autres groupes d’autodéfense comportent un effectif allant de 10 à 30 membres actifs ou combattants », précise le chercheur.
Toujours selon ICG, ces groupes utilisent des armes légères comme des fusils traditionnels ou des grenades pour certains. Mais ils ne disposent pas d'armement lourd.